Délires d'un drogué [PV Hailey Wilson]

[Peter Coldwell]

[Premier post]

Il faisait sombre aujourd’hui, dans l’appartement des Coldwell. Les rideaux étaient tirés et l’on pouvait entendre raisonner dans le salon quelques notes d’une guitare jouées négligemment, pour passer le temps. Peter était seul. Sans vouloir faire naître quelque chose de réellement mélodieux, les sons sortaient de l’instrument pour se perdre dans la fumée d’une cigarette en pleine consommation. Le jeune homme s’était déjà drogué aujourd’hui. Pas étonnant vu l’heure. Il devait être… Peut-être 21 heures. Danneel n’était pas à la maison. Aussi le guitariste pouvait-il absorber sans modération. Il n’était pas un exemple, elle le savait, alors elle n’avait qu’à suivre le chemin opposé à celui qu’il avait emprunté. Les yeux noircis par le crayon, son regard se posa froidement sur la table du salon. Dessus reposait un magasine. On y voyait la photo d’Hailey dans les bras de cet enfoiré de Chris Manfield. Bien entendu, il se doutait que ce n’était pas vrai. Mais il ne pouvait pas s’empêcher de leur en vouloir, à tous. Le rockeur était de mauvaise humeur. Pourquoi est-ce que tout le monde s’obstinait à vouloir voir sa copine se trimballer un mec comme l’acteur à deux balles que bidule était ? Ca n’avait pas de sens. On avait beau vouloir le raisonner, cette histoire le soûlait à un point inimaginable. A tous ces journalistes qui écrivaient ces torchons, Pete Coldwell faisait la promesse de tous leur casser la gueule.

Les cendres de sa cigarette tombèrent sur le carrelage. Le guitariste était torse nu, laissant donc voir quelques uns de ses nombreux tatouages. Aujourd’hui, il aurait dû donner une interview à un magasine de rock dont le numéro aurait dû être consacré aux Beta Boys. Mais en sortant, pour s’y rendre, il était tombé devant le bout de papier qui reposait maintenant sur la table. Immédiatement, il l’avait acheté et était rentré chez lui, décidé à lire toutes les rumeurs concernant Hailey et Chris, et les interpréter ensuite en consommant encore et toujours de la drogue. Il avait besoin de la voir. Pourtant, si elle apparaissait, il allait l’engueuler avec une de ses incessantes crises de jalousie. Il savait pertinemment pourtant qu’il n’y avait rien, et qu’elle ne le trompait pas. Ce qui l’énervait en fait, c’était que l’on attribue une conquête fixe à sa petite amie. A lui, on lui donnait des aventures d’un soir, et certaines fans allaient jusqu’à dire dans des magasines des choses qui n’avaient jamais eu lieu. Il était le plus instable des deux. Etait-ce si inimaginable de le voir réellement avec Hailey Wilson ? Complètement. Pourtant, les rumeurs sur leur histoire étaient de plus en plus nombreuses. Sauf que ça aussi, ça l’énervait.

Par pure jalousie, il serait bien aller donner quelques coups à ce Chris Manfield pour montrer au monde que ce mec n’était qu’une merde parmi tant d’autres. Un modèle pour une société qui n’estimait que ceux qui se conformaient complètement à la culture sociale que l’on suivait depuis notre naissance. Les mecs comme Peter étaient de rares exceptions. Ils représentaient le stéréotype des exemples à ne pas suivre. De ces personnes que certains allaient jusqu’à qualifier d’antéchrist. On les admirait parce qu’ils avaient l’air de ne pas se plier aux règles imposées par une culture s’étendant à la totalité de la planète, alors que pour certains, ce n’était qu’une image utilisée pour la commercialisation. Dans le cas de Pete, il allait trop loin. On ne cessait de le lui répéter. Mais un rebelle amoureux est toujours pire qu’un rebelle. D’une certaine manière, il s’arrange quand même pour se conformer un peu plus au reste du monde. Sauf qu’on ne change pas vraiment.

Mais pour en revenir au vif du sujet, Peter Coldwell était actuellement avachi sur le canapé, une cigarette à la bouche, en train de gratter quelques notes sans enchaînement défini à la guitare. Il savait qu’elle allait venir. C’était obligé. Il la connaissait sur le bout des doigts. Tout d’abord, elle s’inquièterait de ce magasine qui ne disait que des mensonges. Elle verrait ensuite discrètement si son petit-ami n’avait pas décidé d’oublier ses engagements pour la journée, histoire de faire culpabiliser Hailey encore plus, alors qu’elle n’était en rien responsable. Preuve du comportement égoïste du guitariste après tout. Et quand elle s’apercevrait que son rockeur de petit ami n’avait pas donné signe de vie durant la journée, elle viendrait directement à son appartement. Elle en avait les clés en plus de ça. Sauf que l’actrice ne les utiliserait que si Pete ne prenait pas la peine d’aller lui ouvrir la porte, signe de son mécontentement. C’était ce qu’il croyait. C’était ce qu’il se produirait sûrement. Ils se connaissaient tellement bien après tout ! Toujours en train de s’inquiéter constamment l’un pour l’autre. La rockstar ne lui avait en plus pas rendue la tâche facile avec sa tentative de suicide de l’année précédente. Il ne recommencerait pas. C’était ce qu’il s’était dit.

Car si Peter James Williamson Coldwell se considérait comme étant une personne narcissique, il avait la plupart du temps tord. Il était conscient que de nombreuses fois déjà, il avait blessé Danneel et Hailey. Mais bien souvent, c’était après avoir commis la faute. Il était pardonnable après tout, lorsqu’on le connaissait. Il n’avait pas un bon fond. Malgré ce que la presse racontait sur lui, il n’était pas si violent que ça. Tout dépendait de son humeur, et il était en majorité un grand déconneur en opposition avec tous ceux qu’il jugeait comme étant complètement abruti par la socialisation. Mais en général, il restait assez sympathique. Sauf dans ces journées-là, où il estimait avoir des raisons à en vouloir à Hailey. Elles n’étaient pas rares, et pas fréquentes non plus. Ces journées où il se droguait jusqu’à avoir l’esprit complètement dérangé par toutes ces substances, jusqu’à ne plus savoir réellement ce qu’il faisait et ce qu’il disait. Dans ces cas-là, oui, Pete était dangereux. Dans ces cas-là, il se considérait comme étant la victime d’un monde qui l’absorbait de plus en plus pour lui enlever toute son authenticité. Alors qu’en général, il était un battant qui n’avait pas peur de s’affirmer.

21 heures 30. Aucunes nouvelles d’Hailey. En regardant l’heure, son état de déprime ne fit qu’empirer, tandis que le guitariste allait jusqu’à s’imaginer qu’elle ne viendrait pas. Qu’elle le trompait. La photo de la première page du magasine, tout ça… Aller, prendre une autre dose et oublier tout ça… Un sachet contenant une portion de poudre blanche fut alors vidé sur la petite table en face de lui, pour que le guitariste inhale cette même substance et se laisser retomber en arrière, sur le canapé, dans un état assez second pendant quelques secondes, jusqu’à ce que les cordes de sa guitares soient à nouveau pincées. De nouvelles notes sortaient de l’instrument, tandis que Pete attendait, le regard vide fixé sur l’heure qu’affichait le lecteur DVD en face de lui, disposé sur la télé. Si dans un quart d’heure elle n’était pas là, il l’appellerait pour lui dire que c’était terminé, comme de nombreuses fois lorsqu’il était défoncé.

[Hailey Wilson]

[First post]

Une longue journée de travail.
Hailey avait du se lever très tôt ce matin pour une séance photos. Elle avait un peu râlé quand sa mère l'avait tiré du lit, elle avait même joué un peu l'enfant en mimant une maladie. Mais une fois reveillée, elle avait arreté son petit manège pour se préparer. En général, elle se levait avec le sourire, mais ce matin là, elle avait tellement envie de dormir encore un peu. Finalement, la douche l'avait reveillé et elle était partie travailler. Inutile de décrire sa tenue vu le nombre de fois qu'elle devrait en changer dans la journée.
La séance photos, puis l'interview, avant d'arriver sur le plateau de Crash pour retrouver ses amis, ou plutôt pour tourner. Les heures passées là bas l'avaient mis de bonne humeur. Elle avait plaisanté un long moment avec Adam, taquinant Ellen sur son personnage de grande méchante alors qu'elle n'était même pas capable de faire peur à un enfant de trois ans. Elle avait également beaucoup discuté avec Chris, cette personne si chère à son coeur sans qu'elle veuille lui sauter dessus comme la plupart des fans du jeune homme. Oui, elle avait passé un bon moment.
Elle n'avait pas pu résister, même après avoir tourné les scènes qu'elle devait tourner aujourd'hui, elle était restée un petit moment avec eux avant que sa mère ne l'appelle pour lui rappeler qu'elle avait un emploi du temps chargé aujourd'hui. Elle avait pris congé en adressant un "tyran" qualifiant sa mère à ses amis.
Sortie de Neverland Production, elle était montée dans une voiture.

Son manager, Kyle Chambers, un homme âgé d'une quarantaine d'années, avait pris le volant.
Pendant une partie du trajet, la conversation avait porté sur sa journée de travail puis sur celle du quanrantenaire. Il avait parlé de ses enfants, de son probable divorce avant de lui dire de prendre les dossiers qui se trouvaient dans la boite à gants.
Un instant, elle avait pensé qu'il voulait qu'elle regarde des dossiers de divorce, mais elle sortit un simple magazine. Elle n'eut pas besoin de demander ce qu'elle devait regarder, ça faisait la première page. Elle avait l'habitude que la presse parle d'elle, elle avait l'habitude qu'on dise qu'elle était avec Chris et elle en riait plus qu'autre chose avec lui. Mais pour une autre personne, c'était nettement moins amusant. S'il n'y avait pas eut cette photo, peut être que ça n'aurait pas été aussi terrible. Mais sur la première page, on la voyait embrasser le beau Chris Manfield. En gros titre:

Hailey et Chris affichent enfin leur amour au grand jour.

Immédiatement, son coeur se serra. Si Peter avait vu ce magazine.... Non, elle n'avait pas peur qu'il fasse une crise de jalousie de plus, elle ne voulait tout simplement pas le rendre triste. Pourtant, elle n'y était pour rien. Sa seule faute était de faire ce travail. Mais cette photo, elle ne voulait rien dire. Elle, elle le voyait clairement, ça sortait d'un prochain épisode qui n'avait pas encore été diffusé. Ils étaient malins, ils faisaient passer ça pour autre chose. Elle n'écouta pas le speech de son manager, il trouvait ça bien... c'était beaucoup mieux qu'une photo avec Peter Coldwell selon lui, c'était bon pour les affaires.
Elle, elle sortit tout de suite son portable pour essayer de joindre Pete. Pas de réponse....
Elle s'était alors tournée vers son manager pour lui demander si on ne pouvait pas repousser l'émission, elle pourrait enregistrer son passage plus tard. Kyle la regarda avec un sourire amusé. Elle detestait ça, il était en train de la prendre pour une gamine qui ne connaissait rien à la vie.
Il lui avait répondu que c'était impossible, qu'elle devait enregistrer sa chanson, que ses passages étaient bons si elle voulait vendre des cd's. Elle n'était pas Pete... elle écouta. Normalement, ça ne devait pas être long. Et puis, peut être qu'il n'avait rien vu, il était tout simple à son interview à cette heure ci.
Tentant de se calmer par ses pensées, elle arriva finalement à l'immeuble de la chaine.
Une heure plus tard, elle y était toujours. Ils avaient pris du retard. Nerveuse, elle avait essayé d'appeler Pete plusieurs fois, toujours sans réponses. Et puis, elle avait composé le numéro du magasine où il devait faire une interview en se faisant passer pour une employée. La réponse qu'on lui donna ne la rassura pas. Il n'était pas venu et la femme avait l'air assez mécontente.

****************

Hailey jeta un coup d'oeil à sa montre. 21h28. Elle avait finit par sortir de la chaîne et elle avait immédiatement pris la direction du Bronx. Elle avait du insister, mais elle avait finalement pu obtenir la voiture de Kyle. Sans dire à personne où elle allait.
Dans la voiture, elle avait mis une casquette noire et des lunettes. Elle s'était changée. Elle portait à présent un pantacourt en jean avec des petites chaussures à talons et un joli débardeur un peu volant jaune fluo.
Quand elle s'était garée en bas de l'immeuble. Il était presque 22 heures. Elle était descendue de voiture, laissant le magasine sur le siège avant. Elle n'avait pas préparé de texte, elle était venue aussi vite qu'elle le pouvait. Tout ce qu'elle esperait, c'est qu'il ne se soit pas drogué. Espoir stupide, elle le savait bien. Elle n'y arrivait pas, elle lui avait demandé plusieurs fois d'arreter mais ça se finissait toujours en engueulade. Ce soir, ils allaient probablement se disputer, comme à chaque fois. Pourtant, elle venait. Elle était peut être trop gentille avec lui comme le pensait Chris, mais elle était amoureuse, elle n'y pouvait rien. Elle n'avait rien à se repprocher, et pourtant, elle courrait ici aux articles de ce genre.
Baissant bien sa casquette, elle s'était depechée de rentrer dans l'immeuble. Elle avait pris l'ascenceur. Quelques minutes plus tard, elle frappait à la porte. Pas de réponses.
Un soupir plus tard, elle sortait les clés de l'appartement de son sac. Il était là, elle le savait, elle pouvait entendre quelques accords de guitare. Pourquoi se sentait elle aussi coupable ? Doucement, elle avait poussé la porte de l'appartement.
En entrant, elle se décida enfin à l'appeler:

"Pete ?"

Les accords continuaient, et pourtant, toujours pas de réponses. Finalement, quand elle arriva devant lui, elle affichait cette petite moue à la fois triste et embarassée. Il n'avait pas levé les yeux de sa guitare malgré le faible "salut" d'Hailey. Il y avait ce magazine. Mais à force d'appeler, elle se doutait bien qu'il l'avait vu. Et puis, il y avait ce sachet. De quoi la faire se sentir encore plus coupable. Il se serait drogué quand même, mais pour elle, il l'avait fait ce soir parce qu'elle n'était pas venue plus vite, à cause de ce magasine. Mais que pouvait elle y faire ?
Tout en se mordant la lèvre, elle posa son sac sur la table et s'assit à côté de lui, sur le canapé, silencieusement. Elle avait posé une main sur le cuisse du jeune homme.

"Désolée....Ce magazine, c'est n'importe quoi."

[Peter Coldwell]

22 heures. Hailey n’était toujours pas là. Alors il n’avait qu’à prendre son portable et l’appeler pour dire que tout était terminé. Qu’ils ne se verraient plus Allez, c’était pas si grave ! Son esprit complètement retourné lui faisait même croire qu’elle n’était pas la femme de sa vie et qu’il ne la demanderait jamais en mariage. Il ne l’aimait pas autant que sa guitare. Ca non, ce n’était pas l’instrument qui allait faire une photo avec Chris Manfield pour l’embrasser. Ah ou, ce mec, il fallait qu’il le bute. Euh… Ouais, une fois qu’il pourrait se tenir un peu plus normalement. Pour le moment, s’imaginer au-delà de trois secondes semblait complètement impossible. Quand Danneel rentrerait, elle l’aiderait à s’allonger quelque part de toute façon. Sa seule pensée se tournait vers la drogue. Il avait encore de nombreux sachets contenant des doses dans les poches de son pantalon. Sauf que là, la flemme. Il ne pouvait que rester sur sa guitare, laissant ses pensées désordonnées de façon apocalyptique l'égarer un peu plus de secondes en secondes. Le regard baissé sur l’instrument, Pete ressentit tout à coup une envie incroyablement forte de fumer une cigarette… Et de boire. Encore fallait-il se lever. Heureusement, ses clopes étaient devant lui avec le briquet, et il n’avait qu’à se pencher pour les prendre. Saisissant le paquet, il fit tomber plusieurs cigarettes au sol avant d’en mettre une dans sa bouche, l’allumant pour que son visage disparaisse dans un nuage de fumée. Au final, il aurait préféré un joint.

Puis il se consacra de nouveau entièrement à sa guitare, secouant sa tête de manière assez lente, tandis que les cendres de sa clope s’éparpillaient un peu partout autour de lui. Certaines tombaient même sur son torse. A leur contact, le jeune rockeur ne faisait qu’émettre un grognement quasiment inaudible. D’accord, ça lui faisait mal sur le moment. Mais ça allait bien refroidir à un moment ou à un autre ces conneries. En fait, il n’en savait rien. Il s’appelait pas Einstein de toute façon, alors rien à battre. Puis ses yeux se posèrent sur le magasine. Hey mais… C’était sa gonzesse à lui… Dans les bras d’un autre mec ! Non c’était pas vrai. Il avait une hallucination ou un truc du genre. Il allait butter le type et comme ça, il pourrait garder Hailey rien que pour lui. Ils sortaient ensemble depuis trois mois, et elle le trompait déjà ? Ouais… Elle était comme toutes les autres ! Et le guitariste avait complètement perdu toutes notions concernant la réalité. De toute façon, il connaissait bien la vérité. Lui, Peter James Williamson Coldwell, n’était qu’une grosse merde même pas capable de vivre sans la drogue. Et il infligeait ça à sa copine, euh… Hillary, alors que ça se faisait pas. Non Hailey, pas Hillary. On s’en foutait, ça commençait pas un W et puis voilà.

On frappa à la porte. Ca devait être le vendeur de journaux. Il avait commandé une pizza tout à l’heure. Avec des bouts de sandwich et tout ça. Mais il fallait se lever. Non, la flemme. Il voulait rester avec sa guitare. Elle était la femme de sa vie elle. Pas la gonzesse du magasine. Pourtant, cette fille, il l’aimait. Et il lui en voulait. Peter ne savait même plus pourquoi, mais il avait envie de la voir et le contraire. Ses yeux restaient posés sur sa guitare, tandis que le musicien continuait ses accords. Il allait les buter ! Qui ça ? Aucune importance. Il entendit vaguement un salut, mais, trop absorbé par l’instrument, il ne releva toujours pas son regard. De toute façon, il savait très bien qu’elle était là. Hailey était juste arrivée trop tard. Qu’est-ce qu’elle pouvait être chiante, à ne jamais être là quand il en avait besoin ! Alors que lui, il faisait toujours des efforts pour changer pour elle ! Elle n’avait qu’à le lui dire, si elle le trouvait suffisamment naze pour le tromper après deux ans de relation sérieuse ! Ah non… C’était pas vrai en fait. Mais même. Sa copine le soûlait là. Toujours les autres avant. Toujours le travail et ses amis. Lui, il était juste son gentil chien qui foutait tout en l’air dès que quelque chose n’allait pas pour elle. On était loin du rebelle. Ca le gavait.

Une main se posa sur sa cuisse. C’était la sienne, à elle. Etonné, le musicien stoppa ses accords pour essayer de réfléchir. C’était trop dur. A cause d’elle, il aurait mal à la tête tout à l’heure, et il serait encore plus en colère. Ah ! Pete releva les yeux pour les poser sur elle, semblant réaliser alors qu’Hailey était dans son appartement, assise à côté de lui, sur son canapé. Quoi ? Le magasine c’était n’importe quoi… Ok, mais quel magasine ? Instinctivement, son regard se posa sur la table où le torchon reposait. Ah ouais Ce truc là. Mais il le savait très bien bordel ! Elle était chiante à croire tout le temps que tout ce qui la touchait l’intéressait ! C’était le cas en fait. Elle avait raison. Et puis ses yeux sombres finirent par tomber de nouveau sur Hailey. Wouah. Elle était sexy avec son débardeur. Après l’avoir engueulée, il le lui enlèverait. Plissant les yeux, penchant la tête légèrement sur le côté, Peter continuait de réfléchir à la raison de présence. Ouais bon, le magasine c’était du n’importe quoi.

« Eh ben si c’est n’importe quoi, fallait pas venir DU TOUT, ou alors CARREMENT PLUS TÔT ! Tu m’fais chier, toi, c’est le taffe avant tout ! Ras le cul de ces conneries, C’EST FINI ! »

Et, parfaite contradiction avec ce qu’il venait de dire, Pete balança sa guitare, geste qu’il regretterait plus tard, pour embrasser assez brusquement Hailey. Pourquoi est-ce qu’elle arrivait à lui faire autant de mal ? Non, en fait, c’était lui. Alors c’était de sa faute. Bien sûr que non ! Lui, c’était pas aussi important. Alors qu’elle, on la voyait toujours dans les bras de l’autre enfoiré qui voulait lui piquer sa copine. Il fallait que le rockeur élabore un plan pour avoir la jeune actrice pour lui tout seul. Et puis, sans prévenir, il s’était relevé du canapé rapidement, laissant celle qu’il aimait en plan pour se passer de l’eau sur le visage, alors qu’il se mettait aussi à tousser… Pour ensuite enchaîner avec la consommation d’une nouvelle cigarette. Allez, c’était décidé. Ils allaient tout annoncer au grand public. Qu’ils étaient ensemble et tout le blabla. Comme ça, ils seraient tranquilles et ils pourraient vivre une vraie relation. Toujours torse nu, son crayon avait légèrement coulé avec l’eau qu’il s’était passé sur le visage précédemment. Puis Pete fouilla dans sa poche pour en ressortir un de ces petits sachets qu’il avait toujours sur lui.

« Demain on dit tout à la presse et on s’barre à Vegas se marier. Ca m'fait chier ces histoires. Ca m'les brise ! Et comme ça, j’t’aurai que pour moi. »

[Hailey Wilson]

Elle connaissait déjà là suite. Comme d'habitude ça tournerait mal. Mais, comme d'habitude, elle voulait le croire, ça s'arrangerait. Et puis, comme d'habitude, il y aurait une autre crise. Mais se dire que c'était terminé, elle ne le voulait pas. Elle avait trop peur qu'un jour tout s'arrete, aussi brutalement que ça avait commencé. Il était important, plus que quiconque, elle l'aimait, elle ne voulait pas le perdre. On pourrait lui dire cent fois que cette relation n'était pas bonne pour elle, elle n'en ferait qu'à sa tête, c'était comme ça. Pourtant, elle le savait, quand c'était des moments comme celui ci, ce n'était pas une bonne relation. Mais elle l'aimait tellement, elle ne voulait pas "ouvrir les yeux" sur leurs problèmes. Alors, à chaque fois, elle viendrait. A chaque fois, ça commencerait par une dispute. Et à chaque fois, elle esperait que ça se termine bien. Peut être qu'elle allait se mettre à pleurer, peut être qu'elle allait s'énerve ou elle arriverait peut être à garder son calme pour tenter de lui faire reprendre le sien.
A ses yeux, à son attitude, elle savait qu'il était défoncé, ça rendrait la conversation moins facile. Quand il était dans cet état là, elle était incapable de définir ce qu'il pensait réellement ou non. Il allait sûrement lui dire que c'était terminé, une fois de plus. Elle aurait mal, même si elle penserait comme d'habitude que ce n'était qu'une parole en l'air, pour se rassurer. Et si un jour, cette parole devenait sérieuse... elle ne serait plus quoi faire.
La main posée sur sa cuisse, elle esperait en sachant que c'était inutile qu'il ne se mettrait pas en colère, qu'il ne partirait pas dans un "délire". Mais la situation, ils la connaissaient par coeur.
Il leva alors les yeux vers elle, il n'était pas dans son état normal. Il s'était drogué peu de temps avant qu'elle n'arrive. Comme s'il cherchait ce qu'elle voulait dire, il posa les yeux sur le magazine.

A présent, elle se sentait encore plus coupable. Il avait peut être raison, elle aurait du insisté. Peut être que, parfois, elle devrait l'ouvrir un peu plus et se rebeller. Mais n'en faire qu'à sa tête sur ce plan là, elle n'y arrivait jamais. Elle écoutait. Si on lui disait que telle ou telle chose était importante dans son travail, elle écoutait. Sa force de rebellion, elle la mettait déjà dans sa relation avec Pete. N'importe quelle personne qui montrait son désaccord, elle l'envoyait promener, pour lui... parce qu'elle l'aimait et qu'elle ne supportait pas qu'on dise du mal de lui sans le connaitre.
Elle n'était pas faites pour lui... c'était faux. Elle le savait, sinon, elle ne l'aimerait pas autant.
"C'est fini". Elle n'eut pas le temps de protester ou de son défendre, déjà le musicien jetait sa guitare pour l'embrasser brusquement. Elle ne le repoussa pas, elle se sentait trop coupable. Si elle était venue plus tôt, elle aurait peut être pu éviter ça. Mais non, elle avait écouté sagement parce qu'elle n'avait pas voulu mettre les autres dans les ennuis. Mais si elle n'en n'avait fait qu'à sa tête, il ne se serait peut être pas drogué.
Quand il l'abandonna, elle baissa les yeux. C'était faux pourtant. Il était plus important que son travail. Elle avait essayé, elle était venue dès qu'elle avait terminé. Elle avait peut être eut tort de ne pas tout laisser en plan.
D'un autre côté, si elle laissait tout en plan à chaque fois qu'il faisait une crise, elle serait probablement virée de nombreuses choses depuis longtemps.
Peinée, elle avait tenté de se justifier:

"Excuse moi.... J'ai fais tout ce que j'ai pu, j'ai essayé de venir le plus tôt possible. J'étais obligée de rester, je suis venue dès que j'ai pu. Tu le sais bien... tu es plus important que le travail."

Elle avait relevé les yeux vers lui. Il n'était pas lui même, qu'est-ce qu'elle devait croire ou ne pas croire ?
Quand il avait sortit le sachet de sa poche, elle s'était relevée brusquement pour courir vers lui. Sa main avait fermé son poing pour l'empecher de le prendre. Elle savait que ça l'énerverait, mais il en avait déjà assez pris pour aujourd'hui. Elle ne le laisserait pas faire, quitte à le mettre encore plus hors de lui. Elle devait se montrer plus ferme. Si elle n'était partie du travail, elle ne se la fermerait pas ici. Tant pis, les explications seraient peut être pires.
Il parlait de Las Vegas, de tout dire. Mais il n'était pas dans son état normal pour qu'ils puissent avoir une conversation normale à ce sujet. Elle avait pensé plusieurs fois à arreter ce jeu de cache cache avec les médias. Mais est-ce que ça ne serait pas pire ? Se faire suivre partout, lire des monstruosités dans la presse. Tout ce qui changerait, c'est qu'on ne la croierait plus avec Chris. Ou alors, on penserait qu'elle sortait avec les deux parce que Pete l'avait devergondé.
Mais elle se disait aussi qu'elle voulait pouvoir être avec lui en se moquant de tout ça. Pouvoir se promener avec lui dans la rue en se moquant des autres. Se faire à l'idée que sa mère ne lui adresserait probablement plus la parole.
Abandonnant la voix remplie d'excuses, elle se fit alors plus ferme:

"Arrete ! Je t'interdis t'en prendre ! Tu ne sais même plus ce que tu dis ! Tu n'es même pas en état pour parler de ça sérieusement ! C'est des conneries, cette photo est bidon et tu le sais bien ! Alors arrete de prendre ces conneries !"

Son portable s'était mis à sonner dans son sac. Elle n'avait pas laché sa main. Elle se moquait bien de cette fichue sonnerie pour l'instant. A cette heure là, il y avait de grandes chances pour que ce soit sa mère qui lui parle de repos ou de trucs pour sa carrière. Si elle avait pris le téléphone à ce moment là, elle lui aurait probablement raccroché au nez en s'énervant. Ce n'était pas le moment pour son speech d'agent. Et surtout, si elle voyait qu'elle était avec Pete, elle pouvait dire adieu à la bonne ambiance pour un moment.
Elle avait donc gardé sa main fermée sur son poing, le fixant droit dans les yeux, sans même tourner les yeux vers son sac.
Bien qu'elle veuille se montrer ferme, son autre main s'était posée sur le torse du jeune homme dans un geste de tendresse. Elle s'inquiétait, il devait le savoir. Elle tenait à lui et le voir dans cet état là, c'était une torture.
Elle ne pouvait pas s'empecher de montrer un geste d'affection. Après tout, il n'était pas le gosse qu'elle grondait parce qu'il avait fait une betise. Ce qu'elle dit ensuite, ce n'était pas de la vengeance, elle voulait juste qu'il se rende compte, qu'il n'en reprenne pas. Ce serait une petite victoire, elle n'arriverait certainement pas à le faire arreter maintenant, mais c'était déjà ça:

"Si à chaque fois je faisais pareil ? C'est facile, je suis en colère alors je me drogue ! Moi aussi je pourrais arriver défoncée à chaque fois que je lis un truc qui ne me plait pas dans la presse !"

Elle le provoquait pour qu'il sorte un peu de cet état. Elle avait complètement perdu sa voix calme du début, peut être avait elle tort. Deux énervés n'allaient peut être pas donner grand chose.

[Peter Coldwell]

Pete en avait marre. Il voulait tout balancer par la fenêtre. Au final, il se dirigea vers celle de la cuisine pour ouvrir les rideaux, l’ouvrir et constater que les volets étaient fermés. La poisse ! Il avait tellement de choses à jeter… Lui d’abord en plus. Comme ça, il aurait l’occasion de fuir un tas de choses, et avec un peu de chance, se faire renverser par une voiture pour voler comme les oiseaux. Non. D’abord, il fallait faire l’amour avec Hailey. Parce qu’il en avait besoin. C’était plus que physique. Elle était sa drogue. Sa copine avait accepté son statut, alors maintenant, elle devait assumer. Les questions de respect, tout ça… Quand on était défoncé, ça n’avait pas d’importance. Et elle le respectait peut-être elle ! En le faisant toujours passer après tout. En le faisant passer après bidule. Le pire, c’était que pour une série à la con, elle se laissait tripoter et embrasser par lui. Ca l’écoeurait. Est-ce que lui allait peloter d’autres filles quand elle n’était pas là ? Non, jamais. Il y avait juste ses guitares. Qu’est-ce qu’elle pouvait être égoïste Hailey ! Et après, elle trouvait toujours le moyen de le faire se sentir mal. Alors il se droguait. Ouais, tout ça, c’était de sa faute et voilà. Pete allait la buter ! Enfin… Non. Parce qu’après, il se ferait tuer par Danneel, et elle lui faisait peur sa sœur… Quand il était défoncé seulement. Dès fois. Pas souvent. Jamais en fait. De toute façon, il allait tuer tout le monde, comme ça il pourrait épouser sa guitare préférée sans que personne ne le fasse chier en disant que ça n’était pas bien. Les règles, il en avait marre.

Hein ? Quelqu’un lui parlait ? Hailey ? Mais… Ah oui. Elle était là depuis des heures déjà, c’était vrai. Ca la soûlait, le guitariste le savait très bien. Elle n’avait qu’à se barrer si il l’ennuyait tant que ça. Elle n’avait qu’à rompre et lui foutre la paix une fois pour toute avec ses problèmes, qui n’étaient rien comparés à ceux que le rockeur avait. Comme si lui, il allait l’emmerder pourtant ! Il n’était pas aussi égoïste. Et après, elle venait ramper devant lui pour s’excuser, mais recommençait tout le temps. Inversion des rôles… C’était typique chez lui quand il avait consommé de la drogue à outrance. Elle regrettait, et puis quelques minutes après s’être fait pardonner, elle lui racontait de nouveau sa vie. Alors que Peter n’en avait rien à foutre. C’était bon quoi. Il n’était pas psy, et il ne voulait surtout pas l’écouter déblatérer ses bêtises encore et encore ! Oui, il fallait qu’il parte. Par la fenêtre. Il n’aurait qu’à imiter les oiseaux et secouer les bras pour voler en direction du Soleil. Dessus, il serait tranquille, et il ferait chier le monde avec sa musique que personne n’aimait.

Là, voilà. Elle s’excusait encore. Qu’est-ce qu’Hailey pouvait être casse couille quand elle s’y mettait ! Pete allait lui apprendre qu’on n’avait pas le droit d’abuser de sa gentillesse. C’est ça ouais… Elle avait essayé de venir le plus tôt possible. Ben bien sûr ! Même défoncé, le musicien savait qu’il s’était défoncé à cause d’elle, et que rien ni personne ne pourrait le calmer à part elle. Pour le moment, il n’arriverait pas à retrouver ses esprits. L’échange avait beaucoup de chance de mal se terminer. Après tout, c’était bien dans cet état et dans seulement celui-ci que Peter pouvait être considéré comme dangereux. Un silence s’installa après qu’Hailey lui ait répondu. Silence durant lequel il se remit à réfléchir. Ca le gavait sérieusement. Pourquoi elle devait toujours en rajouter une couche pour jouer encore et toujours la comédie ? Elle était actrice. C’était son rôle de lui mentir et de faire semblant de l’aimer !

« Oh ça va la ferme, j’en ai marre de tes mythos. J’suis pas plus important qu’ton taffe et le pire, c’est QU’TU LE SAIS TRES BIEN ! Arrête d’faire comme si tu regrettais, j’sais très bien que ça aussi C’EST PAS VRAI ! Alors au lieu d’faire semblant de t’intéresser à moi, tu peux TE BARRER ! J’te rends ta putain de liberté, et viens plus me lécher le cul, tu m’fais chier. »

Et puis Pete, en tant que rockeur complètement défoncé, avait ressorti un petit sachet rempli de poudre blanche pour oublier ses ennuis dans la drogue, ne se rendant plus compte qu’il ne faisait au contraire que s’enfoncer un peu plus dedans. Ses réflexes ralentis, Hailey avait été la plus rapide et il n’avait pas même eu le temps de l’ouvrir. Putain ! Elle était chiante cette gonzesse ! Violemment, il avait retiré son poing de sa main pour enfoncer ses ongles dans sa propre peau, alors que le petit paquet restait bien au chaud à l’intérieur de sa paume. Quoi ? elle ne voulait pas qu’il se drogue ? Mais c’était de sa faute Elle était vraiment trop stupide, sa copine. De toute façon, Hailey était blonde. Il venait de le remarquer. Les mots qu’elle finit par prononcer raisonnèrent dans sa tête pour ne plus avoir aucun sens selon lui. Tout ce que Peter avait compris, c’était qu’elle lui interdisait qu’il consomme ces substances qui lui faisaient tellement de bien. Alors elle lui dictait une règle. Tout le monde savait que c’était la dernière chose à faire avec lui. On risquait de se faire frapper par le grand Coldwell. Et l’envie ne lui manquait pas en ce moment. Mais il aimait trop ce visage pour porter la main dessus, ce qui le mettait encore plus en colère. De toute façon, elle lui avait ordonné de faire ce qu’elle lui disait en gros. Et il n’avait pas apprécié. Loin de là.

« Tu vois ? TU VOIS ? Tu m’donnes des ordres ! J’suis qu’un brave p’tit chien pour toi qu’est censé t’attendre à la maison et t’faire la fête quand tu rentres pas vrai ? TU T’PRENDS POUR QUI POUR ME DICTER C’QUE J’DOIS FAIRE ? J’en ai rien à foutre de la photo ! J’t’aime moi, et j’veux plus qu’tu t’fasses peloter par quelqu’un d’autre que MOI ! ET… »

La sonnerie du portable d’Hailey l’avait coupé. Eh ! C’était une de ses musiques ! Non, ça on s’en foutait. Elle allait croire qu’il lui pardonnait tout ce qu’elle lui avait fait si il s’arrêtait maintenant. Sa copine le fixait Elle était en colère ? BEN TANT MIEUX ! Comme ça, elle partirait, ça serait terminé et elle lui foutrait la paix ! Alors, méchamment, il l’avait regardé de ses yeux sombres, laissant clairement voir que ce qu’il avait à lui dire n’était pas des plus agréable à entendre.

« Ben qu’est-ce que t’attends ? Décroche ! T’as du boulot qui t’attends et un conard à tripoter devant des caméras. Moi j’en ai rien à foutre, ça m’regarde plus. »

Et puis elle lui avait dit la chose à ne pas dire La chose qui le faisait réagir le plus. Si elle se droguait, Pete se tuerait, parce que ça serait de sa faute et qu’il le savait très bien. Alors, dans les dernières secondes qui s’écoulèrent, le rockeur finit par retrouver un regard plus tendre, mais toujours en colère. Touché. Il s’était fait avoir par une personne qui le détruisait chaque jour de plus en plus. Quelle pute ! Pourtant, qu’est-ce qu’il pouvait l’aimer cette gonzesse… Alors il avait d’abord posé sa main droite sur l’une de ses joues… Puis la gauche, fouillant ses yeux de son propre regard complètement perdu. Régulièrement, il retombait jusqu’aux lèvres de la jeune femme pour retourner à ses pupilles. Il avait du mal à la fixer correctement. Et à chercher ses mots.

« T’as pas intérêt. T’as pas intérêt, sinon, j’recommence ! J’me tue. T’AS COMPRIS ? »

Sa façon à lui de dire qu’il l’aimait plus que tout, et qu’il souffrait déjà suffisamment de savoir qu’il lui faisait du mal. Puis son regard avait à nouveau changé pour reprendre cette expression toujours plus colérique et noire. Il l’avait relâchée pour s’écarter d’un coup de la jeune femme, donnant un violent coup de pied dans la porte d’un placard ouvert.

[Hailey Wilson]

Elle se sentait désarmée. Il y avait des moments, comme celui ci, où elle ne savait pas quoi faire pour arranger les choses, ni même quoi dire. Pourtant, elle essayait encore et encore jusqu'à ce qu'il se calme. Il aurait beau lui dire de partir un million de fois, elle resterait là. Elle ne le laisserait pas seul dans cet état. Le mieux, c'était sans doute qu'elle se reconvertisse en nounou, qu'elle le colle 24 heures sur 24 pour l'empêcher de se droguer à nouveau. Mais c'était impossible et leur relation ne tiendrait probablement. Elle savait qu'elle était capable d'abandonner pas mal de choses pour lui, mais elle préférait le raisonner plutôt que de ne plus adresser la parole à Chris, en partant de Neverland et en abandonnant son travail. Elle aimait ce qu'elle faisait. Elle l'aimait aussi. Mais est-ce que ça changerait grand chose si elle abandonnait la vie qu'elle aimait pour lui ? Même si elle l'aimait, elle ne se sentait pas prête à faire ce sacrifice pour lui. Et elle le savait, il ferait de même pour la musique s'il se retrouvait devant ce choix.
S'ils vivaient ensemble sans leur passion, leur relation ne tiendrait probablement pas. D'accord, elle avait une manière curieuse de tenir aujourd'hui, mais c'était leur quotidien. Avec le temps, peut être que les choses s'arrangeraient. Quand il n'était pas dans cet état là, tout allait bien. Quand il n'était pas question de Chris ou du reste, il n'y avait aucun problème. Et puis, c'était pour lui qu'elle l'aimait, sincèrement... sinon, elle se moquerait complètement qu'il se drogue. Alors dire qu'elle se moquait de lui, c'était complètement grotesque. Pourtant, une fois la crise passée, elle ne lui en voudrait probablement pas, comme d'habitude.
"Trop gentille", c'était facile de comprendre pourquoi on lui disait souvent quand on en venait à parler de Pete.

Elle l'avait regardé donné sa représentation. Se rendre à la fenêtre, tout le reste. Elle n'avait rien dit, elle cherchait un moyen de le calmer. Elle ne partirait pas d'ici tant qu'elle ne serait pas rassurée.
Elle n'avait pas peur de lui, elle savait que malgré la petite scène qui était en train de se dérouler, il l'aimait, il ne lui ferait pas de mal et elle en était persuadée. Une autre personne se serait déjà pris son poing dans la gueule. Elle, non. Ce qu'elle ressentait le plus, c'était la culpabilité. Elle n'y était pour rien, et pourtant il avait ce don pour lui faire ressentir le contraire. Avec elle, c'était trop facile. Quand une personne était importante pour elle, c'était facile pour elle de se sentir responsable de son état. Et quand c'était Pete, il n'avait pas besoin de grand chose pour qu'elle culpabilise.
C'est vrai, lui il partait comme ça, sans se soucier des conséquences. Elle, elle restait à son travail sagement. Elle aurait du partir, elle s'en voulait. Elle aurait du se moquer de tout pour venir ici plus vite, pour l'empecher de se mettre dans cet état. Elle aurait du faire tellement de choses. Et peut être que la situation serait différente si elle les avait fait. Maintenant, c'était trop tard. Elle ne pouvait qu'essayer de rattraper le coup du mieux qu'elle le pouvait.
Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'il ne prenne pas de drogue, au moins pas ce soir. S'il faisait toujours la gueule quand elle partait, tant pis... au moins, il irait mieux.

Toutefois, ses dernières paroles l'avaient agacé. C'était faux ! Il avait la place la plus importante pour elle ! Elle ne lui mentait pas, elle ne jouait pas de jeu. Si elle restait là, c'est parce qu'elle s'inquiétait. D'autres seraient partis à sa place en lui souhaitant de se défoncer autant qu'il le voulait. D'autres seraient sortis, comme ça. Pour lui faire comprendre qu'ils pouvaient partir, que ça ne leur faisait rien. Mais elle ne voulait pas lui faire de la peine. Et puis, si elle sortait même pour revenir dans cinq minutes, il aurait le temps de se droguer. Alors elle restait là. Elle se moquait de sa fierté et tout le reste, elle restait là parce qu'elle l'aimait. Il avait réussit à la mettre en colère, parce que ce qu'il disait, c'était injuste.
Depuis 2 ans, elle restait avec lui. Elle aurait pu le quitter à plusieurs reprises. Trouver un autre petit ami que tout le monde aimerait, que sa mère aimerait et sauver sa relation avec le dernier parent qui était encore proche d'elle. Mais non, elle était toujours là.

"C'EST TOI QUI VA LA FERMER ! J'en ai marre aussi ! C'est toujours la même chose ! Je ne partirais pas ! Tu le sais très bien ! Si je ne tenais pas à toi, il y a déjà longtemps que je ne serais plus là. J'aurais déjà claqué cette foutue porte et tu n'entendrais même plus parler de moi ! Alors maintenant tu vas arreter tes conneries !"

Et oui.... Les personnes qui la connaissaient seraient probablement choquées. Hailey ? S'enerver ? Mais non, Hailey c'est la mignonne rigolote, alors la voir crier contre quelqu'un, on ne se l'imagine pas. Et pourtant, quand on la cherchait, elle pouvait se mettre en colère. Pete le savait, ce n'était pas la première fois qu'elle criait contre lui.
Ils n'avaient rien du couple parfait quand le guitariste était dans cet état là, ils en étaient si éloignés. Elle lui avait serré le poing, mais elle ne fut pas surprise qu'il puisse le dégager facilement. Ce n'était pas parce qu'il était défoncé qu'il ne dominait plus sur ce plan là.
De plus en plus en colère, elle l'écouta divaguer. C'était ridicule... cette conversation. Entre Chris et elle, il n'y avait pas de sentiments amoureux et ce ne serait jamais le cas. C'était une sorte de grand frère, elle ne l'avait jamais vu comme autre chose.
Et se croire être dans le rôle du chien, c'était tout aussi ridicule. S'il y avait une personne ici qui avait ce rôle, c'était plutôt elle. Elle était venue ici, elle l'avait laissé lui gueuler dessus sans rien dire jusqu'ici.

"Dis pas n'importe quoi ! RIEN ! Tu m'entends ? Il n'y a strictement rien entre Chris et moi ! Alors s'il m'embrasse pour une scène, ça ne veut rien dire ! Tu vas finir par entrer ça dans ta tête ! Si je voulais un chien, j'en prendrais sûrement pas un comme toi ! Mais tu le fais exprès ou quoi ?!"

Et ce portable... ce portable qui n'arretait pas de sonner. Elle détestait ça dans ces moments là, les personnes insistantes. Bon sang, mais si elle ne décrochait pas, c'est bien qu'elle ne pouvait pas !
S'il la regardait durement, elle en faisait à présent tout autant... à sa façon, parce que c'était de la colère justifiée et parce qu'elle n'était pas dans son délire. Elle n'irait pas décrocher, ce portable pouvait bien sonner quinze fois, elle ne lui donnerait pas raison. Elle se moquait de tout à part de son état en ce moment:

"Raaaaaaaah, mais ferme là ! J'en ai rien à foutre du portable ! Tout ce que je veux c'est que t'ailles mieux ! Tu vas finir par le comprendre merde !"

Un instant, elle avait cru que la situation se calmerait. Elle avait tort. Pendant un moment, il se montra plus tendre, posant les mains sur ses joues. Son regard était encore dur, mais elle pensait qu'il allait enfin se calmer. Elle avait employé les grands moyens.
Il n'était pas bien. S'ils n'étaient pas en train de s'engueuler, elle l'aurait probablement couché. Elle lui aurait fait quelque chose à manger, elle aurait attendu qu'il s'endorme.
Le moment de calme dura peu de temps. Il termina par cette menace et continua par ce coup dans la porte du placard.
Peinée, elle s'était accroupie, ses mains autour de ses genoux. Pourquoi ? Il trouvait ça drôle ? Il n'y avait rien qui pouvait lui faire plus de peine que de repenser à tout ça... que de s'imaginer qu'il pouvait recommencer.

"Arrete. Ne le fais plus. Pourquoi ? .... Je ne sais plus ce que je dois faire. Aide moi, je pourrais pas t'aider sinon."

La peine avait dépassé la colère, et sa voix s'en ressentait.
Elle était paumée. Elle ne pouvait pas partir pour qu'il ait peur de la perdre et qu'il redevienne plus normal. Elle ne pouvait qu'attendre. Attendre ici qu'il se calme alors qu'ils s'engueuleraient. Elle devrait encaisser pendant un moment, il n'y avait que ça.

[Peter Coldwell]

Il étouffait. Oui, Pete avait la sensation d’étouffer dans ce minuscule appartement qu’il partageait avec sa sœur. Pourtant, il n’avait jamais pensé à en changer. Il s’était passé tant de choses ici… Tellement, oui. L’endroit avait plus de valeur que la plus luxueuse des maisons. La plupart de ses bons moments, il les avait passés ici. Il se défonçait tout le temps à la même place aussi. Certes, cet ensemble d’évènements n’était pas le plus joyeux. Surtout pas pour Danneel et Hailey. Mais le guitariste était comme ça. Il blessait les gens, et puis il réparait tout. Entre le Peter Coldwell complètement drogué et le Peter Coldwell dans son état normal, la différence était incroyable. Si on ne le connaissait pas, on pouvait croire à un dédoublement de personnalité. Oui, il restait toujours aussi franc, mais ses pensées n’étaient plus complètement dérangées par la coke. En général, le rockeur se contentait de fumer des joints et de prendre de sa petite poudre blanche magique avant de se coucher. « Parce que ça l’aidait. » C’était son excuse. Alors qu’en réalité, il en avait besoin. Il était dépendant, il le savait, son entourage aussi. On pouvait le camoufler derrière n’importe quoi. Mais le fait était là.

Rapidement, il s’était rendu dans toutes les pièces de l’appartement pour ouvrir les fenêtres. L’air de la soirée pénétrait peu à peu dans l’atmosphère du logement. Et Hailey ? Ah oui Elle était là. Il lui en voulait. Il avait raison en plus ! Elle ne faisait que le manipuler et se moquer de ses sentiments ! C’était une fille sans cœur qui le trahissait dès qu’elle le pouvait. Non Pete. Et pourtant, à chaque fois, les tords retombaient sur lui, parce qu’il était le plus instable. Mais lui, il connaissait sa copine. Il savait de quoi elle était capable pour parvenir à ses fins. Dire qu’il avait pu se tromper à ce point-là sur elle ! Pour la peine, il ne la regarderait plus jamais. Ca serait sa punition pour l’avoir si longtemps mené en bateau. Le guitariste aurait dû s’y attendre pourtant. Elle était actrice. Elle jouait ses rôles à la perfection et elle aimait ce mec avec qui elle passait tout le temps à la télé. Voilà, maintenant… Il confondait la fiction avec la réalité. Jusqu’où allait-il pouvoir encore aller ? Plus très loin. Mais toute la colère qu’il ressentait, il fallait qu’il l’évacue. N’importe quel moyen était bon.

Oui, Peter James Williamson Coldwell était uniquement et seulement un jeune homme en colère. La plupart du temps, il arrivait à se contrôler lorsqu’il n’était pas complètement défoncé, pour déverser toute cette haine sur les choses qu’il détestait vraiment. Mais drogué, c’était une affaire nettement différente. Pas la peine d’essayer de le raisonner lorsque l’on ne s’appelait pas Hailey Wilson dans ses crises les plus violentes, et Danneel Coldwell dans celles qui nécessitaient de prendre seulement soin de lui… Ce qui était une tâche bien plus difficile qu’elle ne le paraissait. Les deux jeunes femmes avaient eu l’occasion de s’en apercevoir. Non, vraiment, Pete n’était pas un cadeau. Plutôt un fardeau. Et le pire était qu’il en était parfaitement conscient. Sauf que lorsqu’il essayait de changer, il n’y parvenait pas. Faire des efforts pour les personnes qu’il aimait, c’était normal pourtant, non ? Pour la drogue, même Josh et Minie ne pouvaient rien faire. Il n’arrêterait pas, à moins qu’un miracle se produise. Et dans l’état où il était actuellement, on pouvait souhaiter que ce miracle arrive rapidement. Dans le cas contraire, il y avait largement de quoi désespérer.

Ce fut au tour d’Hailey de s’énerver contre lui. Mais le guitariste ne l’entendit pas. Sans le vouloir, sa main relâcha le sachet qu’il avait gardé à l’intérieur de cette dernière juste là. Pete tremblait de tous ses membres au milieu de son appartement et s’obstinait pourtant à ne pas poser ses yeux sur sa petite amie. Peu à peu, il sentait la peine l’envahir, jusqu’à rendre sa sensation d’étouffement encore plus importante. Voilà. Là encore, il faisait de la peine à la femme de sa vie. Il n’en pouvait plus de tout ça. Ca n’était pas de sa faute. Pas entièrement en tous les cas. Hailey devait bien avoir sa part de responsabilité quelque part… Non ? A présent, il avait beau chercher, ses idées se remettaient en place, de sorte à ce que la vérité s’impose d’elle-même face aux yeux jusque là aveuglés par la drogue de Peter, alias Pity… Dom lui avait trouvé un excellent surnom. Pitié. C’était le mot. La rockstar était tout simplement pathétique et devrait avoir honte d’elle-même, plutôt que de rejeter toutes les fautes sur les personnes l’entourant.

La voix d’Hailey était lointaine à présent. Il savait très bien qu’elle lui faisait des reproches. Elle avait complètement raison de toute façon. Et plus elle le faisait culpabiliser, plus il avait besoin de consommer à nouveau de la drogue pour oublier ce qui était en train de se produire. Faiblement, il s’était assis par terre, tendant une main tremblante vers le sachet. Jusqu’à ce que les dernières paroles de la jeune femme le fassent réellement. Pete tourna alors lentement la tête vers cette dernière. Elle était accroupie maintenant. Alors… Lui apporter son soutien ou récupérer sa coke pour en inhaler de nouveau ? Le choix n’aurait jamais dû lui être proposé. Si on lui avait demandé de trancher entre Hailey et la musique, il aurait dit… Tout dépendant d’où la demande venait. Si le grand patron lui ordonnait d’abandonner soit Hailey, soit sa carrière, il répondrait qu’il stopperait sa carrière. Et le contraire si c’était sa petite amie qui le lui demandait. Et entre la drogue et elle… Elle.

Alors, maladroitement, tremblant et pâle, il s’était traîné jusqu’à l’élue de son cœur pour se mettre derrière elle, entourer sa petite personne de ses bras et poser sa tête sur son épaule. Il était glacé Le mieux pour lui aurait été qu’il s’allonge. Mais maintenant, il ne voulait plus. Il fallait rester près d’Hailey et lui faire un câlin, sinon, elle allait le quitter pour de bon. Et il n’aurait plus qu’à crever comme un chien si elle choisissait cette option. Comment se passer d’elle ? De ses sourires, de son parfum, de son corps ? Elle était la plus importante avec sa guitare. Impossible de la laisser filer. Pourtant, s’il avait été elle, Pete serait parti sans regarder derrière lui pour reprendre sa vie de débauche. Il n’était qu’un guitariste stupide qui ne savait pas faire autre chose que jouer de son instrument et se défoncer comme un malade, qu’il était de toute façon. Alors que lorsqu’il était normal, il pouvait se montrer tellement bien, malgré ses défauts principaux qui se faisaient toujours présents dans sa personnalité aux multiples facettes !

« J’peux pas arrêter Hailey. Pars pas s’il te plaît, j’suis horrible, j’me déteste… Si j’pouvais me casser la gueule à moi-même pour t’faire plaisir, j’le ferai, tu peux en être sûre. »

[Hailey Wilson]

Il ne l'écoutait même plus. Elle pouvait dire tout ce qu'elle voulait, il était ailleurs, trop défoncé pour être capable d'entendre ce qu'elle lui disait. Elle avait parlé, crié, et aucunes de ses paroles n'avaient eut d'impact. Elle se fatiguait pour rien, c'était inutile. Elle pouvait juste attendre qu'il se calme, qu'il soit moins agressif. Alors, elle pourrait faire quelque chose pour lui. Pour l'instant, elle faisait juste le fond sonore à peine audible.
Elle ne servait à rien.... Elle l'aimait tellement, et pourtant, elle était incapable de faire arreter tout ça. Elle se bornait à rester à ses côtés alors qu'elle ne servait rien. Elle ne voulait pas le laisser tomber, elle voulait être là pour lui dès qu'il en avait besoin. Oui, elle était le petit toutou... tant pis. Elle ne pouvait pas se résoudre à l'abandonner. Elle l'aimait trop. Et elle ferait plus de mal qu'autre chose. Si elle parvenait un jour à partir, elle savait que ce serait pire pour lui. C'était sa seule utilité, éviter que les choses empirent. Elle ne pouvait rien faire de plus, et pourtant, elle essaierait à chaque fois. Elle supporterait ses crises parce qu'en l'aimant, elle avait pris ce chemin.
Alors, maintenant, elle attendrait. Il finirait par retrouver un peu ses esprits, elle le savait. Ils passeraient encore de bons moments. C'était leur truc, traverser les crises. Ils avaient l'habitude. Elle ne pouvait pas baisser les bras, et elle n'en n'avait pas envie. Malgré tout ce qu'il pouvait lui balancer, elle n'avait même pas envie de quitter tout ça pour retrouver quelque chose de plus normal. Elle n'avait même pas envie de faire un souhait pour être capable de le faire sans être triste, pour l'oublier.
Elle l'aimait, et elle voulait le faire encore et encore malgré tout ça. Demain, ils plaisanteraient ensemble, comme d'habitude.

Il faisait toutes les pièces, ouvrant toutes les fenêtres, ne l'écoutant plus.
Elle avait sentit ce sentiment bien connu vouloir prendre le dessus sur la colère... la tristesse. Oui, elle allait sûrement se mettre à pleurer. Tant pis. De toute manière, elle n'était plus utile à rien, que ce soit calme ou en colère.
Elle avait abandonné. Accroupie à présent, elle attendait qu'il reprenne ses esprits, les larmes aux yeux. S'il le refaisait, s'il tentait de se suicider à nouveau... elle ne voulait même pas y penser. Pourquoi était il comme ça ? Il avait promis, et maintenant il la menaçait de recommencer ?
Elle se sentait vraiment mal. Que pouvait elle bien faire ? Elle voulait qu'il aille mieux. Qu'il soit le Pete de tous les jours, celui avec qui elle s'amusait. Celui qui plaisantait presque tout le temps. C'était comme ça qu'elle voulait le voir. Pas complètement défoncé et parlant de suicide.
Le jour où il avait fait ça... elle n'avait toujours pas compris. Elle avait réalisé que tout n'était pas si rose, que ses crises, ce n'était pas rien. Avant, elle stressait déjà. Maintenant, elle était angoissée dès qu'il allait mal.
Qu'il en parle ne l'aiderait pas à ne plus être la Hailey chiante qui se faisait du soucis et qui devait bien l'agacer en ce moment.
Elle tremblait, elle n'avait pas froid... c'était ses sentiments. Elle était complètement dépassée.

Elle se souvenait de ce jour là, quand elle avait su.
Non... elle préfèrait tout arreter. Sa carrière, tout... même si elle ne devait plus lui parler qu'à lui et à lui seul, elle paierait ce prix si c'était pour lui sauver la vie. Il avait promis... faussement promis. Mais il était un danger pour lui même, elle ne pouvait pas supporter ce genre de paroles. Elle était prête à tout abandonner pour éviter que cela ne se reproduise. Si c'était la seule solution, elle le ferait. Elle s'occuperait de lui, elle ne ferait que ça, si c'était le moyen d'éviter qu'il le fasse à nouveau.
Son paquet tomba, quand il se pencha pour essayer de le ramasser. Elle ne se releva pas. C'était inutile, s'il voulait vraiment en prendre, elle n'arriverait pas à l'en empecher. Elle n'était qu'un meuble de plus dans cet appartement pour lui. Elle n'avait pas la force d'une autre vaine tentative. Elle sentit des larmes sur ses joues. Elle ne pouvait plus rien y faire. Cette drogue lui avait donné le coup final, elle perdait toujours. Posant son front sur ses genoux, elle préféra ne pas regarder le dénouement. La jeune fille ne voulait pas le voir se droguer, encore une fois.
Après, elle l'aiderait. S'il se droguait de nouveau, elle devrait attendre longtemps avant qu'il accepte son aide. Mais elle resterait là aussi longtemps qu'il le fallait.

Fermant les yeux, elle attendit.
Elle le sentit alors, derrière elle, l'entourant de ses bras. Son souffle dans son cou, sa tête reposant sur son épaule. Il était glacé. Elle releva la tête... il ne s'était pas drogué. Elle n'avait pas entendu le bruit familier, le paquet était toujours par terre.
Soulagée, elle laissa échapper un sanglot.
Il lui avait fait de la peine et pourtant, elle ne le repoussa pas. Elle ne montra même pas un signe de colère ou autre. Elle s'assit finalement sur le sol, posant ses mains sur les siennes, les frottant pour les réchauffer. Puis, en lachant une, elle la posa sur la tête du jeune homme dans un geste tendre. La passant dans ses cheveux, puis sur sa joue, elle rejoignit finalement la main de Pete pour la réchauffer de nouveau après avoir essuyé les larmes sur ses joues. Elle devait se reprendre, ce n'était pas le moment de pleurer. Maintenant, il avait besoin d'elle. Si elle était le toutou, c'était son rôle. On pouvait lui dire qu'elle n'avait aucune fierté avec lui, elle s'en moquait.
D'une voix tremblante, elle lui répondit finalement:

"T'es qu'un crétin ça tu le sais ?! Mais un crétin que j'aime plus que n'importe qui. Je ne partirais pas.... Je vais rester là et même après ma mort je te hanterais, ma vengeance sera terrible."

Une petite note d'humour parce qu'elle voulait signer la fin des hostilités.
Il ne pouvait pas arreter.... Ces paroles la rendaient triste, mais elle faisait de son mieux. Désespérée, elle serait encore moins utile. Elle avait continué à le réchauffer, à l'apaiser, essayant de calmer elle même en même temps.
C'était terminé, pour ce soir, elle l'esperait. Elle n'aurait pas la force d'encaisser une seconde crise. Comme si de rien était, comme s'il ne l'avait pas blessé, elle avait repris:

"Tu es gêlé. Tu devrais aller te reposer.... Si tu veux, je vais te faire quelque chose à manger. Je resterais là. Si tu t'endors, j'attendrais que tu te réveilles, c'est promis."

Elle s'inquiétait trop pour lui, elle l'aimait trop pour être rancunière. C'était ça Hailey avec Pete, elle encaissait et elle ramassait les morceaux. La sonnerie de son portable s'arreta enfin. Tout à l'heure, elle l'éteindrait. Elle ne serait pas joignable, si elle avait quelque chose, personne n'aurait rien à dire à part l'engueuler parce qu'elle ne laissait pas de nouvelles.
Le plus important, c'était lui.

[Peter Coldwell]

Qu’est-ce qu’il pouvait se sentir mal ! Aussi bien physiquement que mentalement d’ailleurs. Son corps tremblait. Il avait froid, et dangereusement pâle. Sans oublier un mal de tête qui devenait de plus en plus fort. Les traits de son visage se crispaient dans une expression bizarre, preuve que les effets de la drogue commençaient à s’estomper. Dans quelques heures, il serait au pire seulement malade. Et puis il lui avait fait de la peine. A elle. A sa Hailey. Mais il était tellement jaloux aussi… Pete savait très bien que sa petite amie ne faisait pas exprès de le blesser. Chaque chose qu’elle faisait et qui n’était pas pour lui était une nouvelle plaie à soigner. Son attitude était la plus égoïste qui puisse exister. Il le savait. Et il continuait de trop l’aimer. Le problème venait de là, et seulement de là. Il fallait qu’une cure de désintoxication des copines parfaites soit inventée. Il avait du mal. Trop de mal. Si Pete tentait de se remettre debout maintenant, il ne tiendrait pas longtemps sur ses deux jambes, et son état de drogué le fragilisant, un choc un peu trop violent pouvait causer bien plus de dégâts que sur une personne normale. Alors il était là. Par terre. Dans la position la plus pitoyable qui soit, priant pour que le tremblement de terre prenne bientôt fin.

Ca tournait dans tous les sens. Ils étaient dans un bateau en pleine tempête, ça se comprenait. Le jeune homme avait toujours eu le mal de mer. Il le savait, même s’il n’était jamais réellement monté sur un de ces engins de l’enfer. Dans ses bras, il y avait Hailey, accroupie par terre. Lui s’appuyait contre elle, les yeux fermés avec force, tandis que sa tête se perdait dans l’océan de ses cheveux blonds. Ben ouais, la mer, ça avait une sorte de couleur jaune bizarre. Il soupirait. Il reniflait. Mais il ne pleurait pas. Pourquoi n’avait-il pas pris le sachet avant de se diriger vers sa copine pour l’entourer de ses bras tatoués ? Elle allait le lui confisquer, c’était sûr. Et si Danneel entrait maintenant, elle allait lui faire trop peur à s’énerver. Elle allait crier et Pete avait déjà suffisamment mal à la tête pour supporter qu’on lui parle en haussant la voix. Il avait mal à la tête, ça allait. D’ailleurs…

« DANNEEL ARRETE DE GUEULER J’SUIS PAS SOURD PUTAIN ! »

Danneel n’était pas là. Pourtant, il avait fait comme si. Et à peine avait-il fini sa phrase que le guitariste avait un peu plus serré Hailey contre lui, comme s’il avait besoin de la sentir vraiment tout contre lui. Il adorait sentir son parfum et tout ça. Parfois, elle le faisait chier, mais il l’aimait alors c’était pas si grave que ça. Tremblant plus que jamais, glacé, elle était aussi actuellement son moyen pour se réchauffer. Jusqu’à ce qu’elle se retourne pour s’asseoir en face de lui. Immédiatement, il s’était recroquevillé. Parce qu’il avait froid. Eh ! Elle avait pleuré ! Pourquoi elle avait laissé couler ses larmes ? PUTAIN ! C’était de sa faute encore. Peter n’arrêtait pas de merder aussi. C’était chiant à force. Chaque fois, il regrettait de plus en plus. Alors pour oublier, il fallait consommer sans modération. Son regard glissa lentement vers le sachet au sol, oubliant complètement qu’il en avait au moins cinq semblables dans ses poches Non, c’était trop loin. Et puis il aurait encore plus froid parce que là-bas, la température devait avoisiner les -35°C. La respiration haletante, il avait reposé ses yeux sur le visage de la belle blonde sexy et mignonne en face de lui. Qui est-ce qu’elle pouvait bien être ? Tout à l’heure, il avait songé à Hillary. Mais elle avait les cheveux jaunes, alors elle devait s’appeler Pamela. Logique.

Toujours est-il que cette fameuse Rosie, il l’aimait de tout son être, et qu’il ne la tromperait pas avec Pamela. Eh mais Pamela, c’était Hailey en fait, la femme de sa vie ! Et elle avait des larmes sur son visage… Automatiquement, instinctivement, Peter l’embrassa en posant ses deux mains sur chacune de ses joues. Et puis il avait reculé sa tête, tout en essuyant les larmes de la demoiselle. Un sourire illumina son visage. Comme s’il n’avait rien fait avant. Comme si elle n’avait aucune raison de pleurer, sa Hailey. Alors qu’au contraire, elle en avait plus le droit que n’importe quelle autre personne sur Terre. Il la maltraitait. Non, le guitariste n’irait jamais jusqu’à porter la main sur elle. Mais quand il n’était pas normal, ça se passait toujours comme ça. Un instant il était énervé, celui d’après, il redevenait le Pete de tous les jours pour repiquer une crise. Il était de toute façon toujours imprévisible. Sauf que dans son état de drogué dépressif, c’était carrément pire. Ben quoi ? Il avait l’droit de se défoncer à la coke non ? Il n’en était plus à se piquer non plus !

« Eh t’es bête ou quoi ? Pourquoi tu pleures ? T’es démoniaque comme gonzesse, t’as pas intérêt à me faire chier quand tu seras morte, sinon j’te tue. »

Un nouveau sourire plus tard, il avait de nouveau posé ses lèvres congelées et légèrement bleutées sur celles de sa petite amie, rapidement, tandis que ses mains froides s’étaient légèrement attardées sur la peau de son visage. Puis il eût le tournis. Lentement, Pete bascula en arrière avant de retrouver un équilibre à peu près normal. Heureusement que ce dernier n’était pas encore suffisamment inconscient pour se relever. Mais ça ne tarderait plus. Il avait bien trop l’impression d’être un poids pour les autres pour ne pas tenter de se débrouiller tout seul et de prendre soin de lui-même sans aide extérieures. Un regard d’incompréhension accueillit les paroles d’Hailey. Hein ? Il était gelé ? Ben normal, il avait froid ! Ah, ça y était, il venait de comprendre. Sa main droite passa sur son visage, tandis que ce dernier changeait d’expression pour devenir encore plus pâle, laissant clairement voir qu’il avait mal à la tête et qu’il ne se sentait pas bien. Un truc à manger ? Ils étaient au restau ? Oui, sûrement. Ils attendaient le serveur, et sa copine avait mis un sublime débardeur jaune fluo rien que pour lui.

« Non c’est bon, tu vas pas faire la cuisine pour ce restaurant pourri, t’es pas leur chienne merde ! Le service est carrément naze ici, viens, on s’tire. »

Oui, il fallait rentrer à l’appartement. Pete s’était alors relevé, sans prévenir. Chancelant, n’ayant aucun équilibre et s’étant en plus mis debout bien trop rapidement pour son état, il n’avait pu faire que quelques pas avant de se casser la figure, sa tête évitant de peu le manche de la guitare qu’il avait balancé précédemment, dans son élan de colère. Woh… Ah, ça y était, ils étaient rentrés ? Sûrement. Peter reconnaissait la décoration qu’avait faite Danneel dans l’appartement.

[Hailey Wilson]

Elle savait pas mal de choses avant sur la drogue, du moins elle le pensait. Avec toutes les conneries qu'il disait dans les reportages, elle savait bien que c'était dangereux, dévastateur. Mais finalement, on ne pouvait pas réellement savoir. Sans avoir un proche qui se droguait ou sans se droguer soi même. Elle même, elle ignorait encore beaucoup. Ce qu'il vivait dans cet état, elle ne le comprennait pas et elle n'irait pas se droguer pour comprendre.
Elle pensait que c'était dévastateur avant, mais pas à ce point. Non, pas autant.... Quand elle le voyait dans cet état, elle se sentait si mal pour lui. Lui parler d'une cure de désintoxication ? Il n'y avait pas mieux pour le mettre en colère. Elle avait déjà essayé, ça n'avait rien changé. C'était inutile, il n'était pas décidé. Elle ne pouvait rien faire d'autre que le supporter.
Oui, on ne pouvait pas s'imaginer à quel point cette saleté était horrible, à quel point elle rendait les personnes horribles. Et elle ne lui en voulait pas. Tout ce qu'il pouvait dire quand il était drogué, elle lui pardonnait à chaque fois. Elle avait peut être tort de le faire, peut être qu'en se montrant plus ferme elle obtiendrait de meilleures résultats. Mais peut être qu'il s'éloignerait aussi d'elle et ça ne donnerait rien de bon. Elle restait la bonne poire, tant pis. En ce moment, elle se sentait si triste, et elle essayait de le montrer le moins possible pour le calmer du mieux qu'elle le pouvait. La jeune actrice était devenue plus forte, plus forte et plus fragile en même temps. Leur relation n'avait rien de sain quand ça se passait comme ça. Mais elle l'aimait au point d'assumer ce côté là aussi. Les gens disaient qu'ils n'étaient pas faits pour être ensemble. Ils se trompaient. Elle était sûre de ne pouvoir aimer personne d'autre autant que lui, elle était convaincue qu'il était cette bonne personne qu'on recherchait souvent. Après tout, qui disait que cette bonne personne devait être parfaite ? Ce n'était pas marqué que c'était interdit pour les drogués de la trouver. Il était fait pour elle, elle n'en doutait pas.

La soeur de Peter, Danneel, sa meilleure amie... rien qu'en pensant la même chose, elle l'aidait tellement. Dans toutes les personnes qui lui parlaient de ça, même sans être au courrant, elle était la seule à approuver leur relation. Elle vivait les crises de son frère aussi, et pourtant... elle arrivait toujours à lui remonter le moral quand ça n'allait pas. Mais en ce moment, elle était contente qu'elle ne soit pas là. C'était mieux. C'était inutile qu'elles soient deux pour endurer ça. C'était son amie, et c'était normal de ne pas vouloir la rendre triste. Elle ne lui dirait rien pour ce soir... elle essaierait. Mais si elle voyait qu'elle n'allait pas bien, si elle insistait... elle ne serait pas capable de tout garder pour elle.
Il la serrait contre elle, elle faisait du mieux qu'elle pouvait pour le réconforter, oubliant qu'elle avait elle même besoin de l'être. Tout rentrerait dans l'ordre, et elle irait mieux, d'une certaine manière.
Il cria alors sur sa soeur. Elle n'était pas là, bien sûr... des crétins auraient pu se moquer de lui. Mais ils ne savaient rien. Il était dans son délire, sauf que ça n'avait rien de marrant. Calmement, même si elle avait sursauté lorsqu'il avait crié, elle tenta de le faire revenir un peu à lui:

"Elle ne crie pas. T'en fais pas, ça va passer... calme toi."

Il l'avait davantage serré contre lui, elle avait fermé les yeux. Même s'il était gêlé, même s'il n'était pas bien, c'était la seule chose de réconfortante dans ce moment... être contre lui. Il respirait et elle ferait tout pour que ça dure encore et encore... elle ne laisserait pas cette chose se reproduire une nouvelle fois.
Lorsqu'elle s'était retournée, il s'était recroquevillé sur lui même. Elle avait tenté de le réchauffer. Le mieux, c'était de le coucher, mais elle n'était pas sûre qu'il la suive sagement. Et s'il acceptait, elle n'était pas sûre qu'il en soit capable dans repartir dans un délire. Elle devait garder son sang froid, ça allait passer... encore une fois.
Frottant les bras du jeune homme, elle essayait d'avoir une attitude apaisante. Malheureusement, malgré ses efforts, il remarqua ses larmes. Elle avait encore des progrès à faire. Elle devait se forcer, ne plus pleurer. Ce n'était pas une solution de se mettre à chialer devant lui, comme ça. Si elle voulait pleurer, elle le ferait plus tard, en partant. Elle pourrait ainsi donner l'illusion, si elle avait l'air d'aller bien, ce serait plus utile.
Hailey voulait partir uniquement quand il irait mieux. Mais aussi uniquement quand il n'aurait plus peur qu'elle s'en aille, s'il le pensait... il pourrait le faire. Tout devait avoir l'air de rouler.

Il avait posé les mains sur ses joues avant de l'embrasser. Et puis, il avait fait ce grand sourire si illogique. Et pourtant, elle lui avait sourit en réponse, comme si tout allait bien. Il lui essuyait ses larmes, il n'était plus en colère contre elle. C'était un début. Elle ne voulait pas qu'il se mette à crier de nouveau, qu'il parle encore de ce stupide magazine et qu'il s'énerve. Tout à l'heure, elle irait le jeter, tout comme elle jeterait la drogue qu'elle trouverait. Peut être que ça le mettrait en colère s'il s'en appercevait, elle s'en moquait. Il ne l'écoutait peut être pas, mais elle pouvait au moins faire cette chose pour lui.
Comme pour lui répondre, Hailey avait sourit de nouveau.

"Je vais bien. Tout va bien. Tu ne pourras pas me tuer gros malin puisque je saurais déjà un esprit."

Lorsqu'il l'avait embrassé de nouveau, elle avait répondu à ce baiser. Lorsqu'il avait basculé, elle avait essayé de le retenir par le bras, mais il avait retrouvé l'équilibre tout seul.
Il était si pâle. Nerveusement, elle se mordit la lèvre. Elle ne pouvait pas cacher complètement son inquiétude. D'accord, elle devait le coucher, absolument. Elle lui prie les mains, elle voulait le relever, l'emmener dans son lit, le couvrir, lui préparer quelque chose de chaud. Elle ne dormirait probablement pas beaucoup, sa mère l'engueulerait très certainement, mais tant qu'il allait mieux.
Hailey allait donc le relever lorsqu'il divagua de nouveau. Tout seul, il s'était mis debout pour partir du... restaurant. Il pensait qu'ils étaient dehors, une sortie au restaurant. A son tour, elle s'était levée pour l'aider. Trop tard, il était déjà tombé. Inquiète, elle avait fait les quelques mètres qui les séparaient en courrant. Elle avait passé une main sur son visage d'une manière tendre. Avec l'autre, elle lui avait pris le bras, elle voulait le relever:

"Viens, on va dormir. On est à la maison. Tu m'aides ? Je vais te relever."

Elle n'allait pas lui dire, "mais non t'es con, on n'est jamais allé au restau". Elle ne le contredisait même pas dans sa façon de lui parler, elle voulait qu'il revienne à lui sans qu'il s'énerve de nouveau. Et puis surtout... elle ne voulait surtout pas qu'il se sente bête... minable. Il ne l'était pas, c'était ce truc de merde qui le rendait comme ça.
Elle s'était accroupie, plaçant le bras du guitariste autour de son épaule attendant qu'il se décide à accompagner son effort pour l'aider à se relever.

[Peter Coldwell]

Cette capacité de se transporter dans un autre endroit aussi rapidement était incroyable ! Vraiment, Pete devait avoir une sorte de pouvoir lui permettait d’apparaître là où il le désirait. Aucune autre explication n’était possible. Maintenant, il était allongé par terre, dans son appartement, alors qu’Hailey était auprès de lui. C’était super. Génial. Ou ça aurait très certainement pu l’être s’il ne déprimait pas autant. Il lui avait fait du mal. Elle avait pleuré devant lui après tout. Quel con ! Il fallait qu’il se fasse pardonner… Ouais, et lui acheter des fleurs et du chocolat. Avec un peu de chance, il pourrait se retrouver dans un centre commercial regroupant uniquement des trucs de gonzesses que sa copine aimait bien. Vu qu’il était rapide, elle ne s’en apercevrait pas. Refermant alors les yeux avec force pour s’aider à se concentrer, le rockeur retint sa respiration pendant quelques secondes, ouvrant ensuite de nouveau ses pupilles pour voir… Qu’il était toujours au même endroit. L’arnaque ! Il irait se plaindre au mec qui lui avait vendu ce pouvoir à deux balles, c’était obligé. Pour qui il l’avait pris ? Un crétin qui se laissait faire sans réfléchir ? Putain… Et en plus, il s’était tellement concentré qu’il en avait mal à la tête. Tant pis, le gérant du magasin attendrait. Heureusement qu’il y avait la période d’essai. Ca ne lui coûterait pas aussi cher que ce qu’il pensait.

Peut-être, mais il n’avait toujours pas de cadeau à offrir à sa gonzesse pour se faire pardonner ! En plus, méchante comme elle pouvait l’être, elle finirait bien par appeler Danneel à un moment ou à un autre… D’ailleurs, elle pouvait pas fermer sa grande gueule deux secondes sa sœur ? Cette nana-là, c’était Satan. Qu’est-ce qu’elle pouvait lui faire peur lorsqu’il faisait ses crises… Avec ses cheveux blonds, son maquillage et ses mèches multicolores, elle ne pouvait être que l’incarnation du diable. C’était carrément flippant d’avoir le démon en frangine. Un truc de travers et PAF ! Elle était capable de le bouffer. Dominic le savait lui. Josh aussi. Ils étaient tous d’accord. Ils le lui avaient dit. Danneel était le genre de nana qui faisait peur. Quand ça ? Ben… Pete ne s’en rappelait plus. Mais peu importait. Elle était flippante, point final. Et elle était là surtout ! Hailey lui avait dit qu’elle ne gueulait pas, mais le jeune homme était persuadé que si. Elle n’arrêtait pas de lui crier dessus des trucs qu’il ne comprenait pas. Les quelques gouttes de sueur froide qu’il avait sur son visage, il les prenait pour des sortes de postillons venant de celle-ci. Charmant et logique.

« Mais si elle gueule… Putain, sa voix m’donne mal à la tête, dis-lui d’se taire Laylay, j’vais finir par béger. »

Toujours allongé sur le sol après sa chute, le jeune homme avait légèrement relevé la tête pour trouver juste à côté de lui sa guitare, qui avait apparemment subi un mauvais traitement. S’il n’avait pas été aussi fort mentalement, Pete aurait sûrement pleuré. Sa gratte ! Putain, quelqu’un lui avait cassé son instrument ! Heureusement que ça n’était pas sa préférée… Le musicien aurait sans doute pété un câble. Il en avait un tas d’autres, mais sur le moment, il ne comprit pas. Qu’était-il arrivé à l’instrument pour qu’il soit dans un tel état ? Reniflant pour mieux empêcher les larmes de lui monter aux yeux, il avait fini par se redresser vivement, se redonnant le tournis par la même occasion, pour prendre le reste de la guitare dans ses bras. L’enfoiré qui avait fait ça… Il allait le buter. Et sa mère aussi. Sa copine subirait le même sort, et tous ceux qui lui avaient parlé au moins une fois dans leur vie… Même lui-même s’il avait déjà croisé le personnage ! On ne cassait pas une gratte. C’était la règne chez les Coldwell ! Une règle que Peter venait d’inventer à l’instant, puisqu’il lui arrivait assez fréquemment de défoncer littéralement l’instrument qu’il avait utilisé durant les concerts. Sauf qu’en général, ils n’étaient pas vraiment à lui. Aucune importance sentimentale.

Peter mit un certain temps avant de comprendre réellement ce que lui avait dit Hailey, allant même jusqu’à froncer les sourcils. Et enfin, le jeune homme finit par éclater d’un rire que n’importe qui aurait trouvé complètement exagéré s’il n’avait pas été sous les effets de la drogue. Elle était drôle sa copine ! Et bonne en plus ! S’il n’avait pas manqué autant d’équilibre, il lui aurait sans doute déjà sauté dessus pour lui prouver tout l’amour qu’il pouvait ressentir pour elle en ce moment par les actes et uniquement par les actes. Même en temps normal, Pete n’était pas un loveur, et personne ne l’imaginait au beau milieu d’une soirée romantique. Des millions de nenettes en rêvaient pourtant. Ca se comprenait. Etonnamment, il avait déjà fait quelques fois l’effort pour Hailey. Il lui avait même offert des roses une fois. Mais dans le couple, il était plus un déconneur taquin qui l’emmerdait toujours joyeusement qu’autre chose.

« Eeh ça s’voit qu’t’as pas vu l’exorciste toi ! T’es une inculte, ‘tain la hoonte ! Les esprits ça s’tue aussi, mais j’déconnais hein ! J’t’aime bien, alors j’vais pas te buter, faut pas déconner non plus hein. J’suis p’t-être un enfoiré, mais pas ‘vec toi. »

D’accord, peut-être que si. Mais c’était loin d’être intentionnel. Toujours par terre, Hailey avait fini par lui passer son bras autour de l’épaule, afin de le soutenir pour l’aider à se relever. Ok, ok, il allait se mettre debout, mais sans l’aide de personne putain ! Il n’était pas non plus handicapé, ‘fallait pas déconner. Juste défoncé. Aucun rapport. Il avait donc relâché sa copine pour se mettre en appui sur ses bras et se relever avec toute la concentration que cette action nécessitait. Là, déjà, il commençait par s’accroupir. Après, il fallait que Pete arrive à tenir sur ses pieds pour déplier ses jambes et se redresser. A trois. Le guitariste se mit donc logiquement à compter à haute voix pour s’encourager lui-même avant d’y arriver, relevant les bras en signe de victoire… Avant de chercher à nouveau rapidement un équilibre, le monde bougeant dans tous les sens autour de lui. Cette attraction était à chier, sérieusement.

« C’est bon oh, t’as vu, j’peux m’lever tout seul ! Pas besoin d’aide putain ! Bon, c’par où la chambre ? Cet appart, c’est un putain d’hôtel. Trop d’pièces, j’aurai dû garder l’ancien. »

Ben voyons. Encore fallait-il qu’il ait déménagé ce blaireau. Peu importait. Il prenait la direction de la porte la plus proche, sans se rendre compte qu’il s’agissait de la salle de bain, pour… Se prendre le mur juste à côté. Sonné, il recula de quelques pas avant de gueuler, énervé :

« PUTAIN IL FOUT QUOI CE MUR ICI ?! »

Etonnamment, quelques secondes plus tard, ou bien quelques minutes, le rockeur drogué ayant perdu la notion du temps, Pete se retrouvait allongé sur son lit, en train de fixer le plafond, le regard vide… De manière assez effrayante d’ailleurs.

[Hailey Wilson]

Elle ne parviendrait pas à le faire sortir de son délire. La drogue était plus forte qu'elle, et elle ne pourrait sans doute jamais la battre. Il n'y avait que lui qui le pourrait peut être un jour, c'était son souhait le plus cher. Ce n'était que lui qui pouvait décider d'arreter ou non. Mais les crises qu'il avait sous ses effets, elle ne pouvait qu'essayer de les calmer un peu. Aujourd'hui, elle ne parvenait pas à lui faire prendre conscience de la réalité. Quand les effets disparaitront, il y reviendrait tout seul.
Hailey admit sa défaite dans un soupir. Mais elle n'abandonnerait pas tout pour autant, pas Pete en tout cas. Elle resterait avec lui, même une fois qu'il serait endormi. Elle en oublierait probablement de prévenir sa mère... comme d'habitude, celle ci piquerait une crise et, comme à chaque fois, l'actrice ne dirait rien à part peut être des mensonges. Tout ce que sa mère savait sur elle et Peter se résumaient par sa lecture de la presse. Sa fille ne lui avait jamais rien dit, rien avoué. Elle devait probablement y voir des rumeur. Parfois, elle posait la question à Hailey, celle ci mentait toujours. C'était ridicule... mais sa mère ne lui pardonnerait probablement pas. La carrière de sa fille, c'était sacré. Et la jeune fille savait déjà que Peter serait une menace selon elle, il l'était déjà à travers les "on dit". Le nombre de fois que sa mère lui avait suggéré de sortir avec le beau Chris Manfield ou alors de trouver une autre personne qui rendrait tout le monde content.
Elle se croyait encore au Moyen Age ou quoi ? Les trucs arrangés n'étaient plus d'actualité. Elle aimait quelqu'un, elle resterait avec cette personne. Malgré les risques... elle le savait, sa mère finirait par l'apprendre. Ou elle finirait par le lui dire.

Cette relation ne pouvait pas être cachée éternellement.
Hailey n'en n'avait pas honte, mais elle avait peur de s'éloigner de son deuxième parent. Ce qu'on lui disait, que ça pouvait sans aucun doute freiner sa carrière ou même la détruire, elle n'y croyait pas trop. C'est vrai, elle avait peur qu'une fois dévoilée, tout soit gaché par la presse. Sans rien savoir, elle s'arrangeait déjà pour faire naitre des moments comme ce soir. Alors quand elle saurait... elle n'était pas franchement convaincue que les choses s'arrangent. On ne lacherait probablement l'hypothèse Chris Manfield, on dirait sûrement qu'elle sortait avec les deux, que Chris n'était pas au courrant mais que Peter s'en moquait et qu'il l'avait influencé. Avec l'imagination des journaux, on pouvait trouver tellement de choses.
Est-ce qu'ils tiendraient ? Elle ne lacherait pas, elle s'obstinerait... être bornée, ça la connaissait après tout. Ce qui lui faisait le plus peur, c'est que cela rende les crises de Pete plus fréquentes. Elle avait déjà du mal à gérer celle ci, lui ne se débrouillait pas mieux.... L'avenir lui faisait peur, il était trop incertain.
Séparée de lui, elle n'irait pas bien. Avec lui... on ne pouvait pas dire que c'était le bonheur au beau fixe également. Mais il y avait ces moments qui valaient tellement la peine, et puis le fait qu'elle veuille tellement l'aider. Elle avait accepté les bons et les mauvais côtés.
Elle ne voulait pas qu'ils se séparent, elle en était sûre. Ce qu'elle désirait, c'était rester avec lui. D'accord elle était bornée, d'accord ce n'était peut être pas une réaction responsable, mais elle s'en moquait pas mal.

Pete n'était pas redescendu. Hailey n'avait pas répondu.
Elle avait seulement essayé de le relever pour l'emmener dans sa chambre pour qu'il s'allonge. Sans succès.
Et puis, la jeune fille lui avait tout simplement sourit. Ce n'était pas réellement un enfoiré avec elle. Tout à l'heure, ce n'était pas lui. Il ne voulait pas lui faire de mal et il était inutile qu'il le lui dise. Aveugle ? Chris le lui avait déjà dit. Pourtant, elle n'avait pas l'impression de devoir ouvrir les yeux sur quelque chose. C'était comme ça, elle l'aimait et tant pis pour le reste. Même si le fait que sa mère ou d'autres le découvrent lui faisait peur, elle assumait ce risque et elle continuait sans se demander si elle devait tout arreter ou non.
Il l'avait relaché, il voulait se relever sans son aide. Tendue, elle s'était redressée pour se placer à côté lui. Il l'engueulerait probablement si elle l'aidait, question de fierté. Aussi, elle hésita quelques secondes, le laissant se relever tout seul. De loin, Hailey l'avait regardé faire, se prendre le mur, faire ce parcous du combattant pour finalement parvenir à son lit.
Elle avait poussé un soupir de soulagement avant de le rejoindre dans la chambre.

Restant tout d'abord silencieuse, elle lui avait mis la couverture et avait passé une main tendre sur sa joue avant de se mettre à genoux par terre, à côté de lui.
Elle lui avait pris une main, posant l'autre sur son front, caressant ensuite doucement ses cheveux. Un long moment, elle l'avait regardé sans rien dire. Normalement, c'était terminé. Avec lui, on ne savait jamais. Mais, normalement, il se reposerait, il irait mieux.
Dans le salon, elle entendait son portable qui sonnait de nouveau. Elle ne bougea pas, décidant de ne pas prêter attention. Elle resterait à côté de lui, comme ça. Demain, elle aurait probablement le droit à un sermon digne de ce nom. Ce n'était rien. Hailey se pensait grande, elle avait le droit de n'en faire qu'à sa tête parfois.
Tendrement, l'actrice avait sourit à son petit ami.

"Je t'aime Peter James Williamson Coldwell...."

C'était sans doute illogique de le lui dire après cette crise. Mais la franchise voulait qu'elle le lui dise, elle en avait envie... elle ne se retiendrait pas par fierté. Lui faire croire qu'elle était en colère, alors que, comme d'habitude, elle ne l'était plus. Finalement, c'était toujours la peine qui gagnait dans ces histoires de crises. Et l'amour. Elle voulait qu'il se sente bien, alors elle oubliait qu'il avait été odieux. Pour elle, ce n'était pas lui dans cet état, ce n'était pas son Pete.
Un moment, elle était restée comme ça, passant une main dans ses cheveux. Demain, elle se remettrait probablement à pleurer. Elle essaierait tant bien que mal de le cacher, mais il y avait des personnes qui la connaissaient trop bien pour ne pas le voir. Finalement, Danneel était un véritable démon, elle savait tout, elle avait peut être des yeux partout et elle était peut être réellement là en ce moment comme le prétendait Peter... d'accord, elle avait une imagination ridicule dans un moment pareil.
En ce moment, Pete faisait peur à voir. Ce regard vide qu'elle avait déjà vu... mais elle faisait semblant que tout était redevenu normal, essayant de le calmer pour qu'il plonge dans le sommeil. A la manière d'une infirmière, elle le surveillerait jusqu'à ce qu'il aille mieux. Elle était le genre d'infirmière qui s'attachait trop à ses patients, on allait probablement la virer.

"Tu veux quelque chose ?"

Prête à se transformer en femme au foyer modèle, aller lui faire la cuisine ou n'importe quoi, elle obéirait parce que c'était le toutou dans ces cas là.

[Peter Coldwell]

Allongé à présent sur son lit avec ce regard complètement vide, on aurait pu croire que Peter était en train de dormir les yeux ouverts. Ces derniers fixaient d’ailleurs le plafond, sans bouger, ni même cligner un peu. L’expression du beau Coldwell aurait sans doute ravi les photographes amateurs de scandales. Il était de notoriété publique que parmi les quatre membres du groupe Beta Boys, Pete était le plus drogué, le plus dépendant, le plus instable, le plus violent, le plus chieur… Tous ces défauts qui faisaient qu’on le détestait autant. Malgré tout ça, il restait l’une des personnalités les plus appréciées de ce beau pays qu’était les Etats-Unis. Pourquoi ? Là était la question Impossible d’y répondre. Pour les femmes, nous dirons qu’elles apprécient sans doute le côté bad boy et atrocement rebelle du jeune homme. Les plus sensibles s’imagineront que les moments tendres avec lui doivent être d’autant plus agréable à vivre. Quant à la gente masculine… Il y avait là aussi de nombreux fans. Combien de mecs que l’on pouvait aller jusqu’à qualifier de sosie du grand guitariste croisait-on dans les rues du monde entier ? Son style avait fait le tour de la planète. On disait de lui qu’avec les autres membres du groupe, ils représentaient les idoles de plusieurs générations et que le phénomène ne faisait que s’agrandir. L’image commerciale qu’ils n’avaient jamais voulu avoir s’était avérée comme étant une nécessité pour qu’ils soient reconnus. Maintenant, ils faisaient tous avec. Ca aussi, ça lui faisait du mal. Pete avait largement de quoi avoir le sentiment de perdre de son authenticité. Il n’était plus unique. Quand allait-on finalement le dépasser ?

La preuve était là. Lui, qui avait tant admiré ces guitaristes connus seulement et uniquement pour leur talent, se voyait porter au même rang qu’eux. Obsédé par la perfection lorsqu’il s’agissait de guitare, Coldwell ne cessait de progresser pour dépasser finalement le plus grand des musiciens. Et son tour ? Quand viendrait-il ? Ce fameux jour où on viendrait lui voler sa place, comme il l’avait fait pour ces incroyables personnages ? Ces mythes qui avaient existés pour le plus grand plaisir du public ? Il n’était qu’un divertissement. La presse avait immortalisé sa trace pour le montrer comme étant une bête de scène, qui ne vivait que pour la guitare, son groupe, la drogue, et rien d’autre. Lorsqu’il avait débuté, cette image lui avait donné une image tellement meilleure de ce qu’il était réellement qu’il s’était fait à l’idée de plaire en étant odieux. Et maintenant ? Il avait changé. Il changeait toujours. Hailey était apparue, et le monde avait basculé. Il n’y avait plus que cette sorte de triangle représentant les choses qu’il aimait et grâce auxquelles il vivait. Il n’y avait plus tout un paquet de fille qu’il ne connaissait pas et ne voulait pas connaître, sauf profiter d’elles, puisque c’était bien ce qu’elles voulaient. Tout avait pris un ordre différent. Hailey, la guitare, le groupe, la drogue. Il ne pouvait se passer d’aucun de ces éléments. Ca le rendait tellement pathétique…

Après, on allait dire de lui qu’il avait l’une des personnalités les plus fortes connues à ce jour. Si on estimait que les drogués avaient réellement une place de « leader » au sein d’une société en pleine décadence, alors d’accord. Mais être dépendant de tout ce qui avait de l’importance dans sa vie n’était pas vraiment la preuve d’un esprit fort. Indomptable peut-être. Caractériel aussi. Et paradoxalement incroyablement soumis. Dépendant de sa propre dépendance. Oui, vraiment, Peter était un bien mauvais modèle pour les jeunes. Etait-ce de sa faute s’il était considéré comme une image à imiter ? Les gens allaient à présent si loin que le rockeur avait l’impression de perdre de plus en plus sa propre identité. Alors qu’il était lui. Qu’on ne pourrait jamais le remplacer entièrement. Qu’il avait sa personnalité. Qu’il était unique. Et qu’il le pensait de moins en moins. Alors si Hailey pensait être responsable de toutes les crises pour lesquelles elle venait et parvenait à calmer, elle avait raison. Mais il y en avait d’autres. Qui ne nécessitaient pas d’autre aide que celle qu’il pouvait se donner à lui-même. Il n’y arrivait pas. Durant ces dernières, il était souvent seul, et réfléchissait peut-être encore plus qu’en temps normal. Déprimant alors jusqu’à se faire peur à lui-même. Oui, il avait promis. Mais pouvait-on réellement accorder de l’importance à la parole d’un être comme lui ?

Dans ce regard vide se passait bien plus de chose que l’on aurait pu penser. Il ne voulait pas ne rien dire. Un profond désarroi se cachait derrière le néant que ses yeux reflétaient. Il n’était rien. Il n’avait pas grand-chose. C’était ça, sa vie. D’autant plus que les personnes l’aimant réellement ne pouvaient se compter que sur les doigts de la main. Même ses plus grands fans finiraient par le détester. Il fallait être présent depuis le début. Il n’y avait eu qu’une seule exception. Hailey Wilson. L’être dont la perte le tuerait probablement plus que s’il se faisait fusiller. Elle l’aimait à n’en point douter. Il l’aimait à en perdre la raison. Trop. Beaucoup trop. Peut-être un jour parviendrait-il à se modérer. Mais sans elle, il n’avait plus cette valeur qu’elle arrivait à lui faire ressentir. Au travers e son regard, il se trouvait beau, aimable et aimant. Au travers des autres, Pete n’était que le chieur casse-couilles et rebelle, opposé au reste du monde. Il était habitué. Ca ne le dérangeait pas, puisque c’était vraiment lui. Mais la différence entre les yeux de ses proches et ceux des inconnus pouvait presque être blessante. Elle l’était d’ailleurs, puisqu’il en souffrait dans son état de drogué à l’ouest. Ca le fatiguait. Il tenait bon. Encore et toujours. Mais pour combien de temps, hein ?

« JE T’AIME HAILEY ! »

Pete ne s’était pas rendu compte qu’il avait crié. A la base, son intention avait été de prononcer ces mots de façon plus tendre. Mais il ne se contrôlait pas. Comment aurait-il pu de toute manière ? Après la quantité de cocaïne qu’il avait inhalé, plus les joints et les cigarettes qu’il avait enchaîné au cours de cette journée déprimante, on n’aurait pas pu se permettre de s’attendre à autre chose. C’était la réalité. Triste, difficile à savoir. Mais elle était là. Au final, pour arriver à apprécier réellement le guitariste, il ne fallait qu’admettre une vérité s’appliquant à tous. On le prendrait en pitié. Et voilà. Quel autre sentiment pouvait-il inspirer, si l’on mettait de côté sa Laylay ? La sonnerie d’un portable retentit. Vivement alors, Pete se redressa, ne se stoppant qu’une fois qu’il eût atteint la position assise. Il fallait qu’il dise quelque chose. Quelque chose de vraiment important. Il en avait besoin, c’était vital. Mais cette sonnerie le perturbait. Il aurait du mal.

« Euh… Re-reste ‘vec mo-oi s’il… S’il te pla-aît Laylay… »

Puis il se laissa tomber en arrière, sa tête rebondissant légèrement sur l’oreiller avant de se stabiliser. Comment Hailey faisait-elle pour supporter un Pete Coldwell, incarnation même de l’homme le moins attendrissant du monde ? Même exprimer un sentiment était difficile pour lui. Y compris lorsqu’il était normal.

[Hailey Wilson]

Pourquoi l'aimait elle ? Pourquoi sortait elle avec lui ? C'était la question qui revenait souvent, qu'on soit au courrant ou non. Pour elle, c'était tellement évident. Pourtant, elle ne pouvait pas l'expliquer réellement. Elle pouvait bien sûr énumérer les qualités qu'elle lui trouvait même si, en général, les gens ne les voyaient pas. Mais elle trouvait qu'une liste résumait mal l'amour qu'elle ressentait pour lui. C'était comme ça. Son coeur s'était mis à battre pour lui et il ne pouvait plus s'arreter de le faire. Elle l'aimait parce que c'était le seul à être capable de lui faire ressentir ce sentiment. Malgré les problèmes, elle se sentirait encore plus mal sans lui. Il avait cette chose inexpliquable qui était capable de lui donner le sourire, de faire battre son coeur si fort et d'avoir envie d'être à ses côtés peu importe les problèmes. Quand elle l'avait vu la première fois, elle avait su... elle le comprennait, mais elle ne parvenait pas à l'expliquer aux autres pour qu'ils puissent le comprendre à leur tour. Est-ce que c'était si bizarre d'aimer une personne comme lui ? Peut être qu'il se droguait, peut être qu'il était trop possessif... mais il parvenait aussi à la faire rire, à la faire se sentir bien quand il serrait dans ses bras. Il parvenait à faire toutes ces choses malgré les problèmes. Alors oui, pour elle, Peter Coldwell était quelqu'un d'exceptionnel. Et si elle était incapable de l'expliquer aux autres, tant pis. Son choix était fait, elle ne voulait pas se séparer de lui, elle ne l'avait jamais voulu. Il avait maintenant cette place importante qu'on avait l'impression de ne pas pouvoir remplacer.

Il avait le rôle de la personne à laquelle on pensait la première en se levant, et la dernière en se couchant. Celui qu'on avait envie de voir chaque jour, à chaque minute et qu'on avait envie de rendre heureux à tout prix. Parfois, elle se disait qu'elle devait ressembler à l'héroïne d'un film romantique qui avait l'air un peu cruche. Mais elle était amoureuse au point de s'en rapprocher à ce point.
Quand elle ne pouvait pas le voir, il lui manquait. Elle avait toujours ce besoin de savoir qu'il était là. D'accord, elle s'inquiétait, elle pleurait souvent, mais c'était sans doute le prix de son amour. L'amour était quelque chose qu'on ne pouvait pas saccrifier pour effacer les problèmes. Celui ci ne choisissait pas toujours de se porter sur une personne que les autres approuveraient, c'était comme ça. La main qu'on avait envie de tenir n'était pas toujours celle de l'homme idéal. Si on lui avait demandé il y a quelques années, elle l'avouait... elle n'aurait peut être pas décrit un type comme Peter Coldwell. Elle se voyait sans doute plus avec un homme plus parfait à l'époque.
Mais maintenant... on pouvait lui redemander des centaines de fois, elle était incapable de décrire quelqu'un d'autre. C'était simplement le prénom Peter. L'amour n'était sans doute pas une chose qu'on pouvait expliquer aux autres. C'était l'une de ses choses personnelles... une chose qu'on ne pouvait partager qu'à deux, ni à plus, ni à moins.

En ce moment, elle n'était sûrement pas dans un stade heureux. Pourtant, elle ne se voyait pas ailleurs qu'à ses côtés. Elle n'était pas du genre à fuir pour profiter uniquement des bons moments.
La jeune fille voulait le bien de cette personne importante. On pouvait se moquer d'elle en lui faisant la reflexion qu'elle aurait du le planter là histoire de faire comprendre à ce Peter Coldwell qu'il devait se calmer s'il ne voulait pas la perdre. Elle trouvait ça horrible. Elle en était incapable. L'abandonner même juste pour le faire réagir, c'était complètement débile à son avis. Il n'irait pas mieux, il se sentirait seul... et elle voulait s'occuper de lui pas le changer pour être heureuse tout le temps. Elle voulait qu'il aille mieux, qu'on lui conseille autre chose... elle trouvait ça égoiste. Ou alors, elle trouvait ça égoiste parce qu'elle n'était pas capable de réagir autrement. Quoi qu'il en soit, elle était là, à lui tenir la main, à lui caresser tendrement le front pour qu'il s'endorme peu à peu. Elle le regarderait sûrement dormir pendant un moment. Puis, elle se coucherait aussi, elle ne partirait que demain. Il ne serait plus là quand elle quitterait cet appartement. Demain... elle esperait que ce soit une journée sans crises, elle aurait déjà bien assez à gérer avec sa mère. Et puis, elle voulait passer de bons moments pour rattraper ce soir.

Le jeune homme avait crié qu'il l'aimait. Elle avait sourit, elle avait peut être sursauté légèrement, rien de plus. Elle restait là, à le regarder. Elle ne serait pas soulagée avant qu'il s'endorme, qu'il se repose un peu pour aller mieux. Il s'était redressé brusquement à la sonnerie du portable, et un instant l'actrice eut peur que tout reparte. Il faudrait le calmer à nouveau, puis le coucher à nouveau. Il avait besoin de repos, pas de s'exciter. Heureusement, tout ce qu'il fit, c'est lui demander de rester avant de se laisser retomber sur le lit, toujours avec ce regard angoissant.
Doucement, elle s'était redressée sans lui lâcher la main, elle s'était rapprochée de lui pour déposer un baiser sur son front. Silencieusement, elle lui avait lâché la main et avait fait le tour du lit. Assise dessus, elle avait retiré sa casquette, puis ses chaussures qu'elle avait laissé au sol.
Puis, elle s'était allongée près de lui, posant la tête sur son torse, écoutant quelques secondes les battements de son coeurs avant de répondre:

"Je suis là. Je ne bougerais pas, c'est promis Monsieur Coldwell."

A nouveau, sa main était partie chercher la sienne, elle l'avait serré doucement, caressant doucement la paume de celle de l'artiste avec son pouce. Une fois de plus, la sonnerie de son portable s'arreterait. Elle n'irait voir que demain. Elle aurait sûrement un bon nombre de messages annonciateurs d'un sermon. Mais comment expliquer ça : Pardon, mon copain était défoncé, je devais m'occuper de lui. Ne rien dire était sans aucun doute plus rassurant.
Même si elle était fatiguée, elle n'avait pas fermé les yeux, pas avant qu'il s'endorme. Oui, les autres ne pouvaient pas comprendre pourquoi elle se trouvait là... même si elle le comprennait parfaitement de son côté sans être capable de s'imaginer ailleurs. Mais elle sentait la raison de son côté, elle ne changerait pas d'avis. On la disait bornée... ils allaient être servi s'ils continuaient eux aussi dans leurs critiques. Si on lui donnait la possibilité de tout changer, elle ne changerait rien. Elle irait quand même le rencontrer et elle sortirait avec lui, en sachant toute la suite.
Dans un murmure rassurant, elle avait ajouté:

"Dors maintenant...."

[Peter Coldwell]

Cette fatigue qui l’envahissait aurait presque pu être angoissante. Quelques minutes plus tôt, il s’était tellement énervé contre Hailey qu’on aurait pu dire que Peter Coldwell n’aurait jamais pu se calmer. Pourtant, fidèle à lui-même, il n’avait pas fait ce que l’on aurait pu attendre de sa part. Imprévisible. Surtout lorsqu’il était drogué. Il avait besoin de changer. Comment pourrait-il vivre sans nouveautés ? Sans surprise ? Il en avait l’obligation. C’était vital. Impossible de ne pas étonner les autres sans que Pete soit mal. Tout comme pour sa petite amie. Par sa gentillesse et sa douceur, elle arrivait à le laisser sans voix à chaque fois. Elle était tellement belle que ce qu’il voyait d’elle lorsqu’elle n’était pas là ne reflétait que de manière très pâle la réalité. Il l’aimait tellement qu’il ne pouvait pas s’empêcher de la taquiner, de s’amuser avec elle et de se montrer presque gentil. Alors qu’en général, il n’était qu’un bouffon désagréable. Il voulait changer. Devenir quelqu’un de bien, qui ne se droguerait plus. Sinon, un jour ou l’autre, Hailey le quitterait. Le guitariste en était conscient. Au bout d’un moment, elle serait fatiguée de toujours lutter contre un ennemi qui faisait pourtant partie intégrante de son être. Elle en aurait assez. Elle partirait sans se retourner. En réalité, l’avenir qui attendait Peter Coldwell n’était pas des plus roses s’il continuait comme ça. Le monde le savait.

Pourtant, il ne pourrait pas changer les fondations de sa personnalité. Que pourrait-il faire ? Véhiculer une fausse image que lui pour que les médias le lâchent un peu ? Il en avait tellement marre d’essayer de faire des efforts pour avoir un visage un peu plus propre face au public ! On ne faisait pas attention à ça. Juste à ses actes, ses agissements. On disait que Peter Coldwell avait une nouvelle fois frappé quelqu’un, sans s’inquiéter du pourquoi du comment. C’était tellement cool quand ça venait de lui ! Comme s’il avait été le premier à le faire. Pourtant, toute l’attention n’était tournée que sur lui. Où était la logique ? Aux yeux du monde entier, il avait cette image de mec abominable et détestable. D’accord. Alors comment cela se faisait-il que la personne du guitariste de Beta Boys soit un véritable phénomène mondial ? Plus il commettait de fautes, plus les fans l’aimaient, et plus des individus inconnus se mettaient à lui vouer un véritable culte. Qu’y avait-il de si intéressant chez lui ? Son addiction à la musique, la drogue et le sexe ? Etait-il l’emblème vivant de la devise ultra connue qu’était « sexe, drogue et rock’n’roll » ? Pourtant, l’ordre n’était pas le même. Même Pete ne classait pas les choses comme ça.

Complètement conscient, il n’aurait pas pu suivre ce genre de raisonnement. Pourtant, ça paraissait tellement logique et ça lui faisait déjà tellement peur qu’il ne pourrait pas s’empêcher d’y penser et d’y repenser une fois redevenu clean. A partir de demain, il voudrait sans doute montrer une image un peu meilleure d’une personne que lui-même ne connaissait plus. Il était lui. Le rockeur qui semblait détester le monde entier. Est-ce qu’on s’y intéressait vraiment ? Aucun de ses fans ne pourrait savoir qu’il adorait tout simplement les enfants, vu que tous les articles publiés sur lui devaient suivre cette règle de plus en plus pesante : Peter Coldwell était un mauvais garçon. Tout le monde s’en était rendu compte. Depuis ses débuts, il s’était amélioré. La mission des médias était sans doute de faire comme si rien n’avait réellement évolué. Un jour, on disait qu’il avait fait le serment qu’il arrêtait ses conneries pour mettre le lendemain qu’il oubliait déjà sa promesse pour aller tabasser on ne savait qui. La moitié des informations étaient fausses. Les vraies étaient les moins spectaculaires. C’avait été un jeu au début. Encore aujourd’hui, il s’en amusait. Sauf que de nombreuses fois, c’était allé trop loin. Ca l’avait déjà blessé. Mais il ne l’avait pas montré. Pour faire quoi ? Il inquiétait déjà suffisamment Hailey, Danneel, Josh et tous les autres avec ses crises pour le faire aussi lorsqu’il était vraiment lui.

Oui, Hailey était là. Elle ne le quitterait pas et elle l’avait appelé Monsieur Coldwell, comme lorsqu’elle le faisait toujours pour le rassurer. Sur ses lèvres s’était dessiné alors un sourire quasiment invisible. Pourtant, il était bel et bien présent. Sa copine avait le don de le rendre heureux, même quand ça n’allait pas. Pourtant, un jour, il ferait peut-être la pire des choses pour sa carrière. Ca aussi, il le savait. Obligatoirement, il finirait par ne plus supporter la pression et dire qu’ils formaient un couple heureux malgré les quelques problèmes. Il n’y avait pas de Chris Manfield au milieu de leur ciel presque bleu. Peut-être que tout ce qu’elle faisait s’arrêterait. Ou alors la carrière de sa copine bénéficierait de cette nouvelle qui toucherait énormément de personnes. Elle était de plus en plus connue. On parlait d’elle partout. Et lui… Que dire ? A chaque émission à scandale, on parlait de lui. Sa photo était sur tous les magasines. Son nom était sur les lèvres de tous. Le groupe était mondialement connu et enchaînait les succès depuis leur entrée dans le milieu professionnel du show business. Ils étaient invités partout, malgré le fait que l’on sache parfaitement qu’avec leur caractère rebelle et leur imprévisibilité, il était impossible de savoir s’ils viendraient réellement après une réponse positive. Chacun d’entre eux enfin, étaient considérés comme les meilleurs musiciens. Sur le plan artistique, Rick, Eric, Josh et Pete faisaient carton plein. Ils étaient incontournables.

Les deux amoureux se tenaient la main. La tête d’Hailey était posée sur son torse nu. A son contact, le guitariste ne se sentit plus fatigué du tout. Son regard n’était plus vide, mais rempli d’une lueur de désir non dissimulable et non dissimulée. Juste l’embrasser. Et retirer son débardeur. Il en avait le droit, non ? Après tout, ils étaient ensembles. Rien de mieux que de la voir nue auprès de lui pour le faire revenir dans un état à peu près normal. Alors il avait relevé la tête d’Hailey vers lui, baissant la sienne, pour l’embrasser de manière d’abord endormie, pour changer totalement et devenir aussi sauvage que lui. Elle avait le don de le perturber à chaque contact. Il n’y pouvait rien, c’était comme ça. Ses mains étaient déjà sous le débardeur de sa petite amie pour le lui retirer. Si elle ne voulait pas, il ne la forcerait pas. Mais ça faisait depuis qu’elle était entrée dans l’appartement, ou plutôt qu’il avait remarqué sa présence, que Pete avait voulu lui enlever ce bout de tissu gênant. S’arrêtant finalement de l’embrasser, il avait posé l’une de ses mains dans les cheveux d’Hailey. Direct. Voilà comme il était, et ce qu’il allait dire à sa petite amie n’allait que le prouver.

« J’suis pas fatigué. J’veux qu’on b**se, mais j’te forcerai pas si t’es crevée. » (oui, j'ai préféré un peu censurer)

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